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puce Train de vies ou les voyages d'Angélique
Paul Vecchiali  mai 2018

Réalisé par Paul Vecchiali. France. Drame.1h16 (Sortie le 30 mai 2018). Avec Astrid Adverbe, Paul Vecchiali, Marianne Basler, Brigitte Roüan, Ugo Broussot, Jean-Philippe Puymartin, Pascal Cervo, Bruno Davézé et Simone Tassimot.

La même semaine, sortent deux films de Paul Vecchiali. À 87 ans, le cinéaste de "Femmes, femmes" poursuit sa longue et brillante carrière commencée il y a plus de cinquante ans. Ne serait-il pas le "Manoel de Oliveira français" ?

On lui souhaite car "Train de vies" et "Les Sept Déserteurs" sont deux films qui ont à peu près la même distribution, et peuvent être également considérés comme des films testamentaires.

Mais, à l'égal des adieux de Charles Trénet ou de Maurice Chevalier, on peut prédire à Paul Vecchiali une longue série de films testamentaires, car si le cinéaste pratique le plan fixe plus que de savants travellings, on le sent encore plein d'énergies et surtout de choses nouvelles à dire.

Comme toujours chez lui, l'histoire prime et si l'on sait bien qu'à l'instar de Flaubert avec "Madame Bovary", Angélique, le personnage joué par Astrid Adverbe, c'est lui, il n'empêche que "Train de vies" expose sur l'écran - une nouvelle fois - le destin d'une femme entre trente et quarante ans et pas celui d'un homme âgé aux cheveux et à la barbe blanche.

Tout repose donc sur les épaules d'Astrid Adverbe, son actrice fétiche depuis le début de la décennie. Filmée en plan moyen, toujours de face, le dos appuyé contre ce qui est censé être un siège de train, elle est le plus souvent en compagnie d'un autre passager.

Parfois, elle est hors champ et cela peut-être un couple qui est filmé en plan moyen assis dans un supposé train. Quelquefois sont intercalés des plans de paysages ferroviaires et un ou deux plans de gare, mais, dans l'ensemble, la sensation d'être en train repose sur des bruits caractéristiques de sirènes ou de frottements des essieux sur les rails.

"Train de vies" de Paul Vecchiali pousse assez loin le minimalisme sans que cela nuise à l'intérêt de ce film "en compartiments". On l'a dit, c'est Astrid Adverbe qui porte le film de sa voix grave, pouvant vite passée de l'irritation au rire, à la sentence bien sentie ou au silence réprobateur. On comprend pourquoi elle est la figure ultime de la femme chez un cinéaste qui aimé Danielle Darrieux, Hélène Surgère ou Marianne Basler.

Cette dernière est également présente, toujours aussi étrange et fantasque. On se souvient qu'elle fut "Rosa la rose, fille publique" dans l'un des plus célèbres films de Vecchiali. Trente ans ont passé, mais pas sur elle, qui joue l'amie d'Angélique et vient de temps en temps écouter ses confidences ferroviaires. On l'a voit régulièrement sur les planches, on aimerait la revoir davantage sur les écrans.

Comme tous les comédiens qui accompagnent Astrid Adverbe, elle est à son meilleur et participe à cette histoire d'amour extrême qui se résumera sur l'écran par unique et long baiser. Pareillement, Brigitte Rouän, en mère d'Olivier, le mari tardif d'Angélique, est d'une délicatesse rare.

Ce qui frappe encore et toujours dans les films de Vecchiali, c'est cette politesse exquise entre les personnages même quand il s'agit d'annoncer un drame.

"Train de vies" pourrait n'être qu'un long dialogue entre Angélique et ceux qui partagent avec elle de métaphoriques voyages sur des rails symboles de l'existence qui fonce vers le tunnel final.

C'est en fait un très beau, un très grand mélo flamboyant réduit aux dimensions de l'expression de visages. Le texte est bien écrit mais le film aurait pu être encore plus radical.

En effet, s'il était muet, entrecoupé d'intertitres, il serait aussi fort et surtout jamais ennuyeux. "Train de vies" de Paul Vecchiali n'est pas un film qu'on peut concevoir sans un très grand passé de vie dans la forme cinématographique. Épuré et sans concession, il est la marque d'un grand talent, que l'on sent plus apaisé qu'à une certaine époque.

La présence d'une actrice qu'il aime filmer et qui sait répondre à ses attentes y est pour beaucoup. On espère qu'en la voyant rayonner sur "Train de vies", d'autres réalisateurs sauront enfin l'utiliser à sa juste valeur.

 

Philippe Person         
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# 19 mars 2023 : Motion de culture

Tout fout le camp en ce moment. En attendant des jours meilleurs, accrochons nous et noyons notre chagrin dans la culture !Cc'est parti pour le sommaire de la semaine en commençant par le replay de la 63eme Mare Aux Grenouilles.

Du côté de la musique :

"Your mother should know, Brad Mehldau plays the Beatles" de Brad Mehldau
"Soul tropical" de David Walters
"Embers" de Embers
"Le courage" de Julie Rey et Adrien Desse
"Nuit blanche" de Anodine
"Désequilibre" de Bilbao Kung Fu
"Elements" de Foehn
"La Sagrada" de Natalia Doco
"Red cloud" de Red Cloud
"Isla" de Simon Moullier
et toujours :
"Sound of Eymet" de Adrien Chicot
"O futuro é mais bonito" de Anna Setton
"Vertigo" de Bipolar Club
"W.A. Mozart : The prussian quartets" de Chiaroscuro Quartet
"Principia" de En Attendant Ana
"Charivari" de Marcel
"111" de One Shot
"A very big lunh" de Papanosh
"Brothers & Sisters" de Steve Mason
"Screamers" de Treponem Pal

Au théâtre :

les nouveautés de la semaine :
"Dans la solitude des champs de coton" à l'Espace Cardin
"House" au Théâtre de la Colline
"Oeuvrer son cri" au Théâtre de la Cité Internationale
"Le silence et la peur" au Théâtre de la Colline
"Tom na Fazenda" au Théâtre Paris-Villette
"Petites histoires de la démesure" au Théâtre Les Déchargeurs
"Apocalipsync" au Théâtre du Rond- Point
"Weber à vif" à La Scala
"HPNS" au Théâtre La Reine Blanche
"Marée haute" au Théâtre Le Lucernaire
"Rémi Larrousse - Confidences d'un illusionniste" au Théâtre Le Lucernaire
"Opération Kortex" à La Folie Théâtre
"Patricia Lelouebec - Sauver le monde" au Théâtre Les Déchargeurs
"La Langue des Cygnes au Théâtre 71 à Malakoff
les reprises :
"Nagasaki" au 100ECS
"Maupassant, Octave et moi" au Théâtre de Poche-Montparnasse
"Maya, une voix" au Lavoir Moderne Parisien
"Al Atlal, chant pour ma mère" au Théâtre 14
et une sélection des autres spectacles à l'affiche

Expositions :

"Giovanni Bellini - Influences croisées" au Musée Jacquemart-André
dernière ligne droite pour :
"Capitales" à l'Hôtel de Ville de Paris
"Yves Klein intime" à l'Hôtel de Caumont
et les autres expositions à l'affiche

Lecture avec :

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et toujours :
"Un paradis en enfer" de Rebecca Soinit
Rencontre avec Taous Merakchi & Da Coffee Time
"Coven" de Taous Merakchi & Da Coffee Time
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