Déjà dix romans publiés chez Sonatine pour celui que je considère comme l’un des meilleurs auteurs de thriller. J’ai nommé R.J. Ellory qui, à ce rythme là, va finir par devenir la mascotte des éditions Sonatine, s‘il ne l’est pas déjà. C’est devenu un classique maintenant, quasi une fois par an, sauf en 2017, R.J. Ellory vient nous proposer un livre inédit qui, à chaque fois, remporte un grand succès. L’attente a donc été longue pour nous, fidèle amateur de l’auteur. Sonatine publie donc Les fantômes de Manhattan, un livre sorti en 2004, écrit avant Seul le silence, Vendetta, Un cœur sombre ou bien encore Les anonymes.
L’été n’est pas encore arrivé, Les fantômes de Manhattan, qui vient de sortir sera sûrement le grand thriller de nos vacances que l’on retrouvera dans les mains de nombreux adeptes de thriller au bord de la mer sur un transat en vacances. R.J. Ellory est donc de retour et vous m’en voyez ravi. Place à la lecture donc.
Pas de surprise, le titre nous oriente rapidement sur le lieu du livre, Manhattan, New-York, ville classique dans les romans du maître. Annie O’Neill, jeune trentenaire est une jeune femme discrète qui tient une petite librairie en plein cœur de Manhattan, fréquentée par quelques clients aussi solitaires et marginaux qu’elle. Son histoire va se retrouver bouleversée par la visite d’un dénommé Forrester, se présentant comme un très bon ami de ses parents, qu’elle n’a pratiquement pas connus. L’homme lui apporte un manuscrit racontant l’histoire d’un certain Kruszwica, adopté par un américain lors de la libération de Dachau, devenu ensuite une des grandes figures du banditisme new-yorkais.
Quel rapport avec l’histoire d’Annie peut avoir l’histoire de cet homme ? Pourquoi le dénommé Forrester est-il si réticent à lui avouer la vérité ? Quels sont tous ces fantômes qui rodent autour de l’existence de cette jeune libraire ?
R.J. Ellory est un conteur hors pair et ce n’est pas son dernier livre qui prouvera le contraire. Il manie à la perfection la construction d’ouvrage en mêlant la grande Histoire aux trajectoires personnelles de ses héroïnes, autour d’une intrigue toujours finement calculée. Il retrace ici donc un demi-siècle d’histoire mondiale faite de bruit et de fureur. Les camps sont évoqués, de Dachau à Auschwitz, la violence des gangs dans les villes américaines dans les années 60 aussi. De nouveau, des évènements passés viennent à la rencontre du présent pour soulever des non-dits ou des fantômes avec d’énormes répercussions.
Pour Annie O’Neill, lorsque la vérité lui sera enfin dévoilée, celle-ci sera encore plus inattendue et incroyable que tout ce qu’elle a pu imaginer. Pour nous aussi d’ailleurs. On découvre petit à petit ce qui va changer la vie d’Annie en même temps que l’on apprend comment Kruszwica a pu quitter Dachau pour devenir ensuite membre de la pègre. Les deux histoires se lisent en parallèle, composées chacune de rebondissements et de mystères.
Annie se retrouve captivée par la lecture de ce manuscrit, que l’on lit en même temps qu’elle avec la même attention. Très vite, elle se rend compte que ces écrits résonnent dans son présent. R.J. Ellory nous montre alors comment un livre peut modifier la vie de quelqu’un.
R.J. Ellory explore de nouveau avec une grande intelligence les facettes les plus sombres de l’Amérique pour nous livrer non pas un nouveau livre mais un inédit qui nous prouve que son talent ne date pas d’hier. |