Spectacle musical conçu et interprété par Jean-François Novelli accompagné au piano, en alternance, par Nicolas Royez, Romain Vaille ou Jean-Yves Aizic, dans une mise en scène de Juliette.
On sait depuis longtemps qu'il y a un libertin derrière le fabuliste du Grand Siècle. Que le loup, l'agneau, le renard, le corbeau et son fromage sont la forêt qui cache un autre Jean de La Fontaine.
En soixante minutes chrono, dans une atmosphère bon enfant et jamais vulgaire, Jean-François Novelli va en montrer la joyeuse et croustilleuse face obscure.
Spectacle conçu avec l'aide malicieuse de Juliette, "Croustilleux la Fontaine" décevra ceux qui s'attendent aux vers les plus licencieux du résident de Château-Thierry. Car s'ils sont mutins et taquins, ils ne sont jamais pornographiques et pratiquent rarement le double sens.
Autres déçus en perspective : ceux qui s'attendent à entendre des airs du 17ème siècle pour accompagner les textes rimés de La Fontaine. S'il arrive à Antoine Sahler, le compositeur des chansons, d'écrire dans le style de l'époque de La Fontaine, il fait preuve d'un éclectisme rare et l'on verrait bien Juliette elle-même ou son complice François Morel interpréter ces petits bijoux d'humour leste.
Il n'y aura ainsi, au final, qu'une poignée de vieux pervers arc-boutés sur leurs clavecins qui seront déçus par ce spectacle sans prétention. Qu'un ou deux scrogneugneux pour contester le choix de Jean-François Novelli, ténor à la voix parfaite et à l'humour pince-sans-rire, qui n'abuse jamais de la perruque bouclée.
Accompagné par un pianiste, Nicolas Royez (en alternance avec Romain Vaille et Jean-Yves Aizic) qui est plus un complice qu'un accompagnateur, il donne une couleur légère et primesautière à ce spectacle qui n'a pour dessein que de rendre un hommage sympathique au génial papa du "Lièvre et la tortue". |