Cette soirée inaugure la première d'une série de soirées organisée par un nouveau label T-rec. Deux artistes espoirs assurent la première partie tandis que la suite revient aux déjà bien établis Tue-Loup.
J'arrive avec un peu de retard (1/2 heure), mais finalement j'ai sûrement dû oublier de passer à l'heure d'hiver car je suis un des premiers dans la salle. Une autre demie heure, me permet de prendre tranquillement mes repères.
Finalement un petit bout de femme s'avance jusqu'au milieu de la scène et prend place devant un piano electrique. Un petit "Salut!" soufflé en guise d'introduction et voilà Emily Loizeau qui entame la soirée.
Jeune artiste qui vient d'enregistrer son premier album (sortie prévue en début d'année prochaine), elle va tenter de séduire le public (encore peu nombreux) venu surtout pour Tue-Loup.
Avec plein de charme et une voix gentiment éraillée, elle chante des tranches de vie avec humour et dérision. Le public harangué est invité à faire des vocalises avant de reprendre le temps d'une chanson, les refrains nouvellement découverts.
Des titres en anglais translatent l'ensemble d'une variété "chanson française à texte" à un ensemble plus folk (tendance Dylan dont elle fera une reprise).
Les suivants s'appellent Versari. Mené par le chanteur du même nom et ex- "Hurleurs", le groupe se compose également d'un bassiste-violoncelliste et d'un batteur (le chanteur faisant également office de guitariste et clavier).
Le groupe alterne des chansons en français et en anglais (dont une reprise de "Time to loose" de Tuxedomoon). La pop se fait rapidement sombre et invite le public à entrer dans la mélancolie.
A l'occasion d'un morceau piano, la voix de presque-crooner du chanteur amène des moments intimistes appuyés par un violoncelle qui élève l'ensemble vers les hauteurs. Suivent rythmes lent et atmosphériques qui alternent avec des morceaux plus pop. Toujours droits on sent, même dans les morceaux saturés, une explosion retenue de la part du trio.
Et c'est enfin le tour de Tue-Loup, groupe sarthois à la notoriété déjà faite d'entrer sur scène. Leur sixième album, Rachel au rocher sort le 18 octobre et ils viennent ce soir présenter leurs nouvelles compositions.
Le concert débute sur un long instrumental, introduction de "Les encoches" qui se poursuit tout en tension. On les a connu dernièrement folk (notamment sur leur best-of acoustique "Tout nu"), les voilà rock, oscillant entre musique sombre, énervée, et nouvellement groovy.
Encensé pour ses talents d'auteur, Xavier Plumas, va déclamer ses textes avec sa voix toujours traînante. Deux choristes font sporadiquement leur apparition dans le tableau pour pousser le yeah-yeah, notamment sur "City-light", premier extrait à la rythmique funky de leur album. Je m'aplatis permet au groupe d'imposer une musique lancinante autre facette, plus ancienne, de leur musique.
Annonciateur de leur prochain album, ce concert, devant un public amateur, aura fait constamment le grand écart entre les extrêmes de leur musique : tension et béatitude, rugosité et velours.
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