Après le joli succès rencontré par son premier livre publié en France, l’australien Tony Cavanaugh revient avec son second roman publié en France, La promesse, qui est en réalité son premier livre. Darian Richards, son flic atypique est donc pour nous de retour aux affaires après L’Affaire Isobel Vine. En réalité, La promesse est sa première enquête. Du coup, si vous n’avez pas lu L’affaire Isobel Vine, je vous invite à lire en premier La promesse.
Darian Richards a tout plaqué. Ex-flic des homicides à Melbourne, il a laissé derrière lui des vies anéanties, des familles en deuil et des réponses impossibles à donner. Epuisé par tout ça, il a pris une retraite solitaire dans le Queensland. Son départ n’a pas mis fin aux vieux démons. Depuis quelques mois, des jeunes adolescentes disparaissent sans laisser de traces. La police pense à des fugues mais Darian n’y croit pas, même s'il ne veut pas s’en mêler.
Il s’est promis de rester loin de ces tragédies, de ne pas replonger dans les enquêtes mais l’idée de laisser toutes les familles de ces adolescentes sans réponse le hante. Il décide alors de reprendre les choses en main. A sa façon, sans protocole et loin d’imaginer ce qui l’attend, il va devoir enquêter pour trouver ce tueur en série qui rode. A ses côtés, une jeune flic et un spécialiste en informatique.
Le livre est construit autour du point de vue du flic, Darian Richards, entrecoupé par les confessions du tueur qui permettent au lecteur de mieux cerner la folie du personnage. Le tueur est immonde, il aime les jeunes filles et leur fait des choses monstrueuses. Certaines passages concernant ce tueur sont au passage assez trash et nauséabondes.
On découvre en même temps le personnage de Darian Richards (sauf si on lu l’affaire Isobel Vine), un homme qui ne se laisse pas envahir par les sentiments, qui n’est pas flic pour la gloire. Il veut juste empêcher le tueur de continuer sa macabre entreprise et sait que cela passe par une erreur qu’il doit lui faire commettre. Au fur et à mesure de la lecture, l’auteur nous captive en nous montrant comment le flic réussit petit à petit à lui faire commettre cette fameuse erreur qui le conduira à perte.
Alors évidemment, les deux personnages principaux du livre ne sont pas les deux êtres les plus fréquentables du monde, chacun à leur manière. Pour autant, le lecteur se retrouve forcément à subir une forme d’empathie pour le flic devant tant d’atrocités concernant le tueur. On voit la pression monter autour de lui dans sa traque du tueur et cela nous tient plutôt bien en haleine tout au long du livre, jusqu’à cette promesse, celle de mettre fin aux agissements du tueur.
La promesse est donc un polar très sombre, construit autour d’un psychopathe particulièrement bien construit et décrit par Tony Cavanaugh. La rencontre de ce personnage abominable avec l’atypisme du flic Darian Richards nous permet d’avoir entre les mains un livre éprouvant (dans le bon sens du terme) à l’intrigue tortueuse mais maîtrisée.
Tony Cavanaugh confirme qu’il maîtrise parfaitement les polars psychologiques et l’on comprend alors le bandeau qui entoure son dernier livre, le comparant au spécialiste, le grand Michael Connelly, dont je m’apprête à lire le dernier polar. |