Comédie dramatique d'après l'oeuvre éponyme de Pierre Choderlos de Laclos, mise en scène de Arnaud Allain, avec Loïc Attali, Valérie Blume, Maël Desmartin, Zahia Guinchard, Manon Le Mouellic, Hoël Creuse et Léa Poudrel.
Sur scène, les officiants formés à l'école de théâtre pour amateurs de la Compagnie InFamilySchool fondée par Cathy Guillemin propose une réussie version théâtrale de l'intrigue moraliste du fameux roman épistolaire de Pierre Choderlos de Laclos qui, avec "Les Liaisons dangereuses", a entrepris de prévenir contre les méfaits du libertinage en les dévoilant, et, de manière corollaire sous-jacente, de la fatalité de l'amour.
La partition résulte de la transposition opérée au début des années 1950 par Paul Achard sous forme de mise en tableaux centrés sur les principaux épisodes dont la succession allant de crescendo soutient la tension dramatique.
Celle-ci est générée par l'entreprise machiavélique de Madame de Merteuil, grande prêtresse de l'esprit licencieux, qui n'acceptant aucune défection de la part de ses amants, instrumentalise le plus aimé d'entre eux, le vicomte de Valmont comme bras armé de terribles représailles.
A la mise en scène, Arnaud Allain a manifestement le goût du rire et use du comique de caricature tant pour les valets (Loïc Attali) et les amoureux ingénus (Manon Le Mouellic et Maël Desmartin) que, de manière anachronique, pour Madame de Rosemonde Maël Desmartin), la douairière dans la demeure de laquelle se noue le drame, alter ego symbolique de l'auteur et confidente universelle faisant office de choeur tragique.
L'esprit dramatique est toutefois préservé pour les protagonistes principaux qui sont efficacement incarnés tout en dispensant avec justesse la langue du 18ème siècle par Hoël Creuse et - mention spéciale au trio féminin - Zahia Guinchard (la mère abusée), Léa Poudrel (la vertueuse sacrifiée) et Valérie Blume, époustouflante dans la duplicité comme dans l'amour et l'orgueil blessés, qui, telle la vengeresse qu'elle interprète, mène la danse sur scène.
Ce spectacle de facture classique dispensé en costumes et de manière professionnelle constitue de surcroît une belle incitation à la (re)lecture de l'oeuvre originale ce qui n'est pas le moindre mérite.
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