Seul en scène d'après une oeuvre de Christian Astolfi, adaptation de Xavier-Adrien Laurent et Laura Léoni, mise en scène par Xavier-Adrien Laurent, interprété par Lucas Andrieu. Alors qu'il va franchir le pas de l'entrée dans le monde adulte, un jeune homme refait son parcours de vie, une vie pour le moins atypique et chaotique scandé par des péripéties racontées avec autant de cocasserie que d'autodérision.
Car Hypo, prénom qui est le diminutif, non d'Hyppolite, mais d'hypocondriaque attribué dès sa toute petite enfance, a développé un système comportemental de refus d'intégration au monde qui se manifeste par une hypocondrie névrotique agrémentée de troubles obsessionnels compulsifs associés.
Et, armé de sa Bible, le Vidal, le dictionnaire des médicaments, du portrait de son gourou, le Docteur House, et de son viatique, l'aérosol, il analyse et décrit ce trouble stomatoforme qui, conjugué à une précocité intellectuelle, un autocentrisme exacerbé et l'absence d'affect, frise également le symptôme autistique.
La partition monologale de "Hypo", qui hybride loufoquerie, humour noir et trouble, résulte de l'adaptation par Xavier-Adrien Laurent et Laura Léoni d'une oeuvre éponyme de Christian Astolfi qui décrypte un trouble infantile qui conduit à se réfugier dans un univers artificiel pour retrouver la quiétude de la "caverne" foetale qui met à l'abri de tout et de tous avant d'être - heureusement - rattrapé par le principe de rélaité.
A la mise en scène, inspirée, Xavier-Adrien Lauren rend crédible cette autiobiographie-confession juvénile et immature en twistant judicieusement l'émotion, pour ne verser ni dans le pathos ni dans la caricature, et canalise l'énergie débordante du jeune interprète.
Avec ses deux malles "Fly The World - Over the crowd", faisant office de coffres à jouets et de boîtes à secrets, Lucas Andrieu, jeune pousse prometteuse, s'avère très à l'aise au jeu pour négocier l'alternance de tons et incarner un personnage empathique dans sa singularité.
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