Rentrée littéraire aussi, chez Grasset, avec un premier livre lu d’un auteur que je ne connaissais pas, Gautier Battistella, déjà auteur d’un premier roman, un jeune homme prometteur publié en 2014. Avec Ce que l’homme a cru voir, le Toulousain nous livre donc son second roman, un livre court d’un peu plus de 200 pages que j’ai tout simplement adoré.
L’histoire, d’une grande originalité est parfaitement ancrée dans notre réalité et notre quotidien. A l’air du tout numérique et des réseaux sociaux, l’auteur nous raconte l’histoire de Simon qui a pour métier d’effacer les réputations numériques, de faire disparaître toutes les informations sur les gens que les réseaux sociaux s’attachent à laisser perdurer sur le net. Il libère les hommes de leur passé, notamment lorsque celui-ci a laissé des traces pas toujours reluisantes sur internet.
Sauf que lui aussi a un passé, une famille et une région qu’il a laissés il y a vingt ans. Se pensant affranchi de son histoire, c’est un coup de fil d’une mystérieuse inconnue, Sarah, qui va le rappeler à ce passé et le pousser à abandonner sa femme Laura pour retourner sur les lieux où il a grandi. Retrouvant un ami d’enfance, Antoine, sur le point de mourir, il va alors se retrouver confronté à un passé qu’il avait cherché à oublier.
On retourne alors dans l’enfance de Simon, on le voit grandir et se construire, lier des liens d’amitiés forts avec cet ami sur le point de mourir mais aussi souffrir de différences faites par sa mère entre lui et son frère. On apprend enfin ce qui l’a poussé à fuir il y a près de vingt ans et son terrible secret sur lequel il a construit ensuite sa vie.
L’écriture est subtile, l’intrigue prenante nous donne cruellement envie de tourner les pages pour connaître et comprendre ce qui a bien pu se passer il y a vingt ans lorsque Simon a quitté sa terre de Gascogne. L’histoire de ce frère, à la fois absent et omniprésent dans la vie de Simon sonne particulièrement juste. On découvre Simon, au fur et à mesure des pages qui défilent, redécouvrir et renouer des contacts avec ses parents mais aussi rejouer des scènes de son enfance, indispensables pour arriver à cette rédemption qu’il n’a pas réussi à obtenir en quittant Toulouse.
Il se dégage de ce roman une très belle sensibilité et la plume de l’auteur m’a très souvent donné des frissons. L’écriture charnelle, sensible et intense de Gautier Battistella en fait pour moi un auteur intéressant que je vais m’empresser d’aller redécouvrir avec son premier roman.
Ce que l’homme a cru voir est un donc un roman admirablement construit, superbement écrit qui dévoile différents rebondissements qui font qu’on a du mal à lâcher le livre. Il faudra d’ailleurs attendre les toutes dernières pages du livre pour comprendre "ce que l’homme a cru voir".
L’ennui n’est pas de mise ici, et on en profite aussi pour découvrir une région, celle de l’auteur, qu’il prend plaisir à nous décrire superbement. Ce que l’homme a cru voir est donc au final un très chouette bouquin que je vous invite vivement à lire.
De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.