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Debra Granik  septembre 2018

Réalisé par Debra Granik. Etats Unis. Drame. 1h49 (Sortie le 19 septembre 2018). Avec Thomasin Harcourt McKenzie, Ben Foster, Jeff Kober, Isaiah Ston, Dale Dickey, Ayanna Berkshire, Dana Millican, Michael J. Prosser et Art Hickman.

On cherche ici et là des traces du "grand cinéma américain" dans la production contemporaine. Paradoxalement, en empruntant des chemins pas très battus, "Leave no trace" de Debra Granik s'y ressource comme rarement film s'y est ressourcé.

On y retrouve les grands espaces, des héros solitaires, des personnages marginaux fuyant la société à la recherche d'une nouvelle communauté ou d'un nouveau paradis terrestre.

Debra Granik et sa co-scénariste Anne Rosselini ont adapté le roman de Peter Rock, "L'abandon", tiré lui-même d'une histoire vraie. Mais là où le roman nage en plein mystère, essaie d'introduire quelque chose de flou (voire de malsain) dans les rapports entre le père et la fille, le film, lui, revient à la simplicité et à la trivialité nécessaires aux grands récits.

On comprend sans avoir besoin de beaucoup d'explications que Will (Ben Foster) est un ancien militaire, un vétéran, cabossé par une des guerres sales dont les États-Unis ont désormais le secret (Afghanistan, Irak) et qu'il a entraîné Tom (Thomasin Harcourt McKenzie), sa fille, dans son refus de vivre "normalement".

C'est dans les bois, dans un parc national, qu'ils ont élu "domicile", changeant le plus souvent possible de cache pour éviter les gardes forestiers. "Leave no trace" de Debra Granik est le récit méticuleux de l'existence quotidienne de ces modernes robinsons. Presque documentaire et muet, cette première partie du film aurait pu le constituer entièrement, mais le film bifurque quand ils sont arrêtés... et condamnés à reprendre rang dans la société.

C'est le seul moment un peu théorique du film, car on se doute qu'ils n'aiment pas cette vie, cette resocialisation forcée et qu'ils vont repartir sur les routes. La deuxième partie du film est un questionnement plus douloureux : dissensions entre le père et la fille, interrogations sur leur avenir quand le père se blesse...

Rattrapés par la société, ces "Rambos" dignes du magnifique premier film de la série, celui de Ted Kotcheff, vont-ils craquer ? Vont-ils se résigner ?

Grâce à l'immense Ben Foster, qui fut un Lance Armstrong extraordinaire dans "The Program" de Stephen Frears, et à la jeune Thomasin Harcourt McKenzie, qui fait mieux que lui donner la réplique, on comprend parfaitement ce qui se passe en eux et l'on pense très fort aux personnages de John Ford, Frank Borzage ou William Wellman.

Comme ces maîtres du cinéma américain, Debra Granik sait parler des petites gens, qu'il s'agisse des marginaux côtoyés par les deux fuyards ou des "braves gens" qui font tout pour qu'ils se réinsèrent socialement.

Chacun, ici, a ses raisons et si, on ne voulait pas gâcher les bons sentiments qu'apportera ce film à ses spectateurs, on pourrait dire qu'il baigne dans le "trumpisme" puisque le héros a bien compris tout ce qu'il y a de pervers dans l'aide sociale et que sa fille aime beaucoup cette communauté d'hommes libres qui mettent leur liberté de petits-blancs au-dessus de tout le reste...

"Leave no trace" de Debra Granik est un film beau et rare. L'avenir dira s'il devient le grand film que l'on soupçonne qu'il soit.

Pour l'heure, il fait penser à certains Ford, et curieusement aux "Raisins de la colère" dont il pourrait être le remake inversé ou moderne. A l'ère où la lutte des classes est vaine, le personnage de Tom Joad ne s'est-il pas transformé en Will, l'homme seul dont la quête primale est le dernier avatar de l'homme qui ne veut pas se soumettre ?

 

Philippe Person         
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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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