Mercredi soir, la Cigale
19h : La salle se remplit petit à petit. Ce soir les stars c'est bien sûr les français de Syd Matters.
En introduction, pour débuter la soirée, le groupe New Pretoria.
Ce jeune groupe, français également, nous offrent un show d'une demi-heure plutôt agréable, un rock mêlant tradition folk et country.
Rien de bien innovant mais une mise en bouche sympathique qui laisse augurer une soirée des plus plaisantes.
20h05 : C'est au tour de Laura Veirs d'entrer en scène.
La blondinette, robe rouge, nattes et guitare sèche ne tarde pas à nous impressionner avec un premier titre "Inspired by Paris".
Pour commencer, c'est sa voix. Une voix pure, à la fois intense et douce qui n'est pas sans rappeler celle des nordiques, Björk et Emiliana Torrini . Puis c'est ce charme, cet humour, et la simplicité que dégage l'ensemble du groupe. "We love play in Paris", nous confie-t-elle. Et ça se voit.
Toujours souriante, Laura Veirs s'amuse, s'égare, met en scène. Pour "Galaxy", les paillettes et les étoiles s'imposent : elle en farde même ses musiciens et le premier rang du public.
Plus tard, c'est lumières éteintes et équipés d'une lampe frontale bleue que les membres du groupe nous interprètent une jolie ballade, à écouter sous les étoiles.
Alternant folk énergique et slows romantiques le groupe charme et même convainc.
Ils reviennent au printemps. Tant mieux, on les attend.
21h30 : La foule n'en peut plus. Une demi-heure d'attente, un bras sort du rideau masquant la scène et c'est le délire. Jonathan Morali, Syd Matters himself, en est encore à ses débuts et déjà attendu par une horde d'adeptes convertis.
Dès les premières minutes, il pose le décor.
Accompagné par ses musiciens il commence par une ballade, sons psychés et choeur en renfort, avant de prendre place sur scène.
Rien d'étonnant dans la présence des classiques guitares, basse, et batterie, du curieux synthé aux sons de sirènes inquiétantes, et des ch?urs en surimpression.
On retrouve d'emblée le rock aérien et la voix planante de Jonathan découverts sur son premier album, "A Whister and a sigh" sorti en 2003.
En revanche, on s'attend moins à une telle énergie scénique. "Someday we will foresee obstacles", sorti en avril dernier, offre il est vrai un son plus folk et plus rock, ou les guitares prédominent.
Mais pour sa première grosse date en France, le groupe étonne.
Ce soir, tout est réuni : les sonorités atypiques, les influences pop anglo-saxonnes de Radiohead et des Floyd, le son doux et lancinant de la flûte traversière apparue sur le dernier album, la voix traînante et rauque de Jonathan.
La surprise tient surtout à cette capacité à passer de la mélancolie à la folie pure. Syd Matters sur scène, on sait comment ça commence, mais jamais comment ça va finir. C'est ainsi que les doux "Bones" et "End and start again" du premier album donnent lieu à des débordements, des élans de furie des musiciens emportés, presque hypnotisés.
Le public, plutôt calme jusque là, se laisse même aller au pogo sur "Stone man". Guitares brutes tout en saturation, basse lourde, batterie folle, au point qu'on entende plus le chant de Jonathan.
En contrepartie, le groupe prend aussi plaisir à interpréter un joli duo guitare- voix entre Jonathan et Anne Brune (petite blonde inconnue), les tant attendues ballades "To all of you" (single de "Someday we will foresee obstacles"), "Have a nice day" ("A Whister and a sigh") et pour finir en beauté "Black and white eyes", le rab de dernière minute, pour une séquence émotion toutes lumières allumées. 23h10 : C'est déjà fini. Affaire à suivre ?.
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