Pink Air
(Microcultures / Differ-Ant) septembre 2018
Mine de rien, à coup d’excellents disques, Elysian Fields s’est inscrit en un peu moins de vingt ans durablement dans le paysage musical.
Pas le groupe le plus connu et célébré, pourtant il mérite bien plus qu’un enthousiasme poli. Et le duo a de nombreux atouts : le charisme et la voix magnétique de Jennifer Charles (une des meilleures chanteuses rock actuelles) et un rock aussi sauvage que subtile. Le groupe enrichissant sa palette musicale tout au long de sa carrière, alternant entre indie rock, ballades folk / dream-pop et passages plus jazzy.
Encore une fois, les Américains montrent qu’ils sont capables de griffer ("Storm Cellar", "Karen 25", "Philistine Jackknife", le shoegaze / pop "Star Sheen", le bluesy "Knights Of The White Carnation", le pop rock "Tidal Wave" ou le très 90’s "Dispossessed") comme ils sont capables tout autant de susurrer (le très beau "Household Gods", l’aérien "Time Capsule", "Beyond The Horizon", "Star In Light").
Parfois pas mal saturé, parfois acidulé et rêche, souvent racé et politiquement engagé, souvent corrosif avec un regard aiguisé sur notre époque et ses dérives sociales et politiques, parfois plus léger et intimiste mais toujours très mélodique. Surtout Elysian Fields montre qu’il maîtrise toujours ce son unique, sensuel et acide, beau comme un soleil noir, auquel on n’opposera aucune résistance pour qu’il nous avale.
Avec la mort de Lynch, c'est un pan entier de la pop culture qui disparait, comme ça, sans crier gare. Il reste de toute façon sa discographie qui n'a pas attendu sa mort pour être essentielle. Pour le reste, voici le sommaire. Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux !