Spectacle conçu et mise en scène par Laurent Laffargue, avec Antoine Basler et Déborah Joslin.
Pour élaborer son "Jester Show" qui traite de la dépendance et des addictions délétères, et s'inspirant d'un roman de David Fister Wallace, Laurent Laffargue a opté pour le registre "Vol au dessus d'un nid de coucou" avec une immersion dans un institut de désintoxication étasunien et, de manière anachronique, le registre de la télé-réalité.
Entre deux vidéos tonitruantes de publicités et actualités vintage, une présentatrice à l'allure de cosplayeuse de style Yami Kawaii campée par Déborah Joslin, blouse blanche de thérapeute et Dr Martens vernis rouge, débite de lénifiantes considérations pseudo-scientifiques qui alternent avec des des bribes de confessions-vérité de toxicomanes ou/et alcooliques sévères.
Pour porter ces tranches de vie bien saignantes qui évoquent le fonds de commerce de certains auteurs de la Beat generation tel William S. Burroughs et "Le Festin nu", puis du postmodernisme hard de Dan Fante ("En crachant du haut des buildings ) à Jerry Stahl ("Speed Fiction"), Antoine Basler réussit une saisissante et hypnotique incarnation.
Et surtout, nonobstant le fond musical, un thème de soundtrack cinématographique à la Georges Delerue, l'atroce agonie d'un junkie, entre Passion et Epiphanie, décrite avec une trivialité à la limite du supportable qui nécessite de la part du spectateur une grande capacité de distanciation.
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