De l'écriture à la production, Mathieu Persan est le seul instigateur de son premier album Does it make you feel sad qui distille une pop atmosphérique et particulièrement mélodique dans le sillage de Simon and Garfunkel ou bien évidemment The Divine Comedy, ce dernier constituant une référence reconnue et assumée.
En préambule au premier morceau particulièrement réussi qu'est "There's a Common Thought", il nous invite, dansun style à la Anne-James Chaton anglophone à entrer dans son univers et nous souhaite un bon voyage au pays de ses chansons écrites en ses jeunes années.
Mathieu Persan n'est pas un chanteur à voix mais plutôt à atmosphère et il démontre un certain savoir-faire pour nous entraîner dans les dédales de son esprit parfois tourmenté sur des arrangements cosy ("You vs You"), folk ("Empathy") ou jazzy ("I have a dream girl in my head", "No one cares about me").
Si sa pop se décline symphonique avec "Don't you hear the bells" ou cabaret avec "Atheistic Prayer", elle n'est jamais aussi convaincante que lors du retour aux sources. A cet égard, "Does it make you feel sad" est une petite merveille.
Un vrai talent de compositeur et une écriture qui, même si elle s'articule autour des thèmes récurrents de post adolescence tels que le mal être de "No one cares about me" ("For no one seem to be moved by my story/And before all my love turns into a bitter and staled drink/Please let me get rid of my load and dump my love on you"), l'amour rêvé de "It could have been so nice" ("Good bye my love/The last wave draws nigh/I stand by right in front of your eyes/It could have been so nice") et l'introversion méditative de "My summer days in town" ("I remember my days in the country/Where I could lay on grass run and scream/There's no place in town to lay in the breeze/No where to breath and remain healthy"), ces deux derniers morceaux rappelant le "Suicide is painless" de la BO du film MASH ou la musiquede "The graduate", elle sait éviter les écueils de la pop lénifiante.
Et puis, l'album se clôt fort par un morceau intitulé fort logiquement "End" qui n'est pas sans surprendre.
A la manière de "Chez Herri Kopter" de Jérôme Minière , Mathieu Persan attaque par un “Good morning ! News today" dans lequel il nous assène quelques nouvelles singulières comme l'abandon du protocole de Kyoto, l'autorisation à la vente aux enfants de fusils automatiques et la nécessité d'acquérir des kits de survie.
Puis, avec “And now, Ladies and Gentlemen, the final show is right to begin”, nous voguons d'une pop eurovision vers la pop psychédélique des années Hair pour une envolée mégalomaniaque (“Rise, rise up little souls, through the smoked air and the dusted atmosphere,follow your way across the universe slip into the starry corridor and knock on my door…”).
Cela annoncerait-il la tonalité d'un prochain album? |