Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce L'Adieu aux armes
Frank Borzage  novembre 2018

Réalisé par Frank Borzage. Etats Unis. Drame. 1h25 (Sortie le 14 novembre 2018 en version restaurée - Première sortie 1932). Avec Helen Hayes, Gary Cooper, Adolphe Menjou, Mary Philips, Blanche Friderici, Mary Forbes, Gilbert Emery et Jack LaRue.

Le centenaire de la fin du premier conflit mondial est l'occasion de revoir des films mythiques qui traitent de la question. Tiré du célèbre roman d'Ernst Hemingway, "L'Adieu aux armes" de Frank Borzage est un classique qu'il faudra revoir en s'attendant à être forcément un peu déçu.

Car le cinéma de Frank Borzage, un des grands noms Hollywood, et par ailleurs l'un des grands maîtres de la franc-maçonnerie californienne, est pétri d'ambitions qui font que son film n'a rien d'une œuvre de série tout en s'écartant des stéréotypes communs au pré-cinéma de l'âge d'or hollywoodien.

Ainsi, dans "L'Adieu aux armes", la guerre n'est filmée qu'avec parcimonie et de manière plutôt stylisée. Pas question de grandes reconstitutions de batailles, d'héroïsme forcené et d'amour glamour. Quand Gary Cooper est blessé dans une explosion, ce n'est pas quand il s'expose à des tirs ennemis mais quand il est en train de manger.

Si sa partenaire, Helen Hayes, qui abandonnera bien vite Hollywood (malgré deux Oscars) au profit des scènes de Broadway, n'est pas une star telle qu'elles seront créées au cours des années 30, elle convient bien à un film d'avant l'application du Code Hays où la sensualité n'a rien à voir avec le physique.

Que Gary Cooper puisse être amoureux de ce petit bout de femme, alors qu'il est présenté comme un noceur qui accompagne son ami Adolphe Menjou "chez les filles", laisse à penser qu'elle a d'autres arguments à faire valoir que sa plastique.

Pareillement, le thème majeur du roman d'Hemingway (l'envie de fuir cette boucherie par amour) n'est pas très conforme à la vision patriotique de la guerre de 1914-1918 selon Hollywood. D'autant plus que le supérieur de Gary Cooper, Adolphe Menjou est prêt à couvrir sa désertion.

Encore une fois, il ne faut pas oublier que le film est de 1932 et que son contenu n'est pas alors frappé par l’insupportable censure du Code Hays. On peut ainsi, avant son application en 1933, être antimilitariste, montrer des amours adultérins et critiquer la religion.

Dans "L'Adieu aux armes", Helen Hayes est infirmière et se dévoue pour les soldats blessés... mais pas question de "pêcher" et de tomber enceinte car elle serait impitoyablement exclue de son emploi.

Borzage, on le sait, était un progressiste et un libre penseur. Il ne cesse de montrer les méfaits de l'obscurantisme religieux et insuffle aux personnages de son film l'amour de la liberté, en particulier celui de la liberté de conscience. Ils ne sont pas mus par devoir (religieux ou patriotique) mais par leur pensée personnel et leur propre éthique.

Tout cela n'est pas propice à un récit lisse et sans aspérité. Le film est donc plutôt heurté et les motivations des personnages étant la passion plus que la raison parfois imprévisibles. Reste une photographie exceptionnelle de Charles Lang où peut se lire la dialectique entre l'obscurité et la lumière chère à Borzage.

Au bout du compte, et du mélo qui l'emporte dans un final où le spectateur est amené à sortir son mouchoir, "L'adieu aux armes" de Frank Borzage n'usurpe pas sa réputation et la présence de Gary Cooper n'y est pas pour rien.

 

Philippe Person         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil

Un peu de soleil, des oiseaux qui chantent, le calme avant la tempête olympique. En attendant, cultivons-nous plutôt que de sauter dans la Seine. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch
"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard
et toujours :
"Le carnajazz des animaux" de Dal Sasso Big Band"
"Deep in denial" de Down To The Wire
"Eden beach club" de Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce
"Ailleurs" de Lucie Folch
"Ultrasound" de Palace
quelques clips en vrac : Pales, Sweet Needles, Soviet Suprem, Mazingo
"Songez" de Sophie Cantier
"Bella faccia" de Terestesa
"Session de rattrapage #5", 26eme épisode de notre podcast Le Morceau Cach

Au théâtre

les nouveautés :
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille
"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
zt toujours :
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

et toujours :
"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz
"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle
"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
et toujours :
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=