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Christophe Guilluy  (Editions Flammarion)  octobre 2018

Voilà donc un petit ouvrage particulièrement érudit, hautement d’actualité, dont on commence à entendre de plus en plus parler qui vient de sortir chez Flammarion. Son auteur, Christophe Guilluy, est un géographe éminent, déjà auteur de deux essais très remarqués, La France périphérique et Le crépuscule de la France d’en haut. Son titre, No society, tout droit sorti d’une phrase de Margaret Thatcher en octobre 1987, "there is no society".

Il y a donc trente ans, la premier ministre britannique n’avait pas peur d’annoncer que la société, ça n’existe pas. Depuis, son message a été entendu par l’ensemble des classes dominantes occidentales. Il a pour conséquence la grande sécession du monde d’en haut qui, en abandonnant le bien commun, plonge les pays occidentaux dans le chaos de ce que l'auteur appelle la société relative.

La crise de la représentation politique, l’atomisation des mouvements sociaux, la citadellisation des bourgeoisies, le marronnage des classes populaires et la communautarisation sont autant de signes de l’épuisement d’un modèle qui ne fait plus société. La vague populiste qui traverse le monde occidental n’est que la partie visible d’un soft power des classes populaires qui contraindra le monde d’en haut à rejoindre le mouvement réel de la société ou bien à disparaître.

La thèse de l’ouvrage de Christophe Guilluy est claire, nous allons irrémédiablement vers la fin de la classe moyenne occidentale. Son argumentation et sa démonstration sont percutantes, construites autour de trois parties passionnantes. La première partie nous montre tout d’abord qu’il émerge un monde de périphérie, construit sur les ruines de la classe moyenne, mettant en place une nouvelle géographie sociale et politique. Trois espaces se détachent : les métropoles mondialisées et riches, la banlieue d’immigration et la périphérie prolétaire. L’auteur nous montre que le processus de disparition de l’ancienne classe moyenne est engagé, quel que soit le contexte économique.

La seconde partie nous explique qu’avec la disparition de la classe moyenne occidentale, la lutte des classes est révolue, gagnée depuis longtemps par les riches. La bourgeoisie se replie et fait front face aux vagues populistes, amenant au pouvoir nos présidents. Elle crée les conditions de l’impuissance des pouvoirs publics, plébiscite un modèle fondée sur la division internationale du travail et feint de déplorer l’explosion du chômage et de la précarité. Elle crée un chaos tranquille dans lequel les revendications catégorielles, individuelles et communautaires ne sont plus vraiment un danger tout simplement car le bien commun n’est plus un objectif.

La troisième partie vient rompre avec le fatalisme des parties précédentes. L’auteur montre que les classes populaires, dans lesquelles se fondent les classes moyennes reviennent au premier plan en utilisant un soft power, le populisme, pure produit de la disparition de la classe moyenne et non pas de la propagande ou du talent de quelques tribuns.

Vous l’avez donc compris, le dernier ouvrage de Christophe Guilluy est un formidable ouvrage pour mieux comprendre les sociétés occidentales dans leur fonctionnement et leurs modifications. En s’appuyant sur de nombreux exemples issus de nombreux pays, dont la France, il nous explique de façon particulièrement didactique les mouvements de nos sociétés.

Les élections à venir, particulièrement les européennes, valideront peut-être, les théories développées par l’auteur. En attendant, je vous invite vivement à lire ce formidable ouvrage qui risque de vous ouvrir les yeux avant d’aller voter.

 

En savoir plus :
Le Facebook de Christophe Guilluy


Jean-Louis Zuccolini         
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Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

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"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
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"Painkiller" au Théâtre de la Colline
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Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
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