Comédie de Jean Pierre Brouillaud, mise en scène de Eric Verdin, avec Mathilde Lebrequier et Renaud Danner.
Alors que François, brillant avocat d'affaires dont le cabinet a fait faillite se retrouve sans emploi, il décide brusquement d'opérer un virage absolu et de devenir contre toute attente "agent de propreté urbaine" pour la ville de Paris. Au grand dam d'Orriane, sa femme, qui n'arrive pas à comprendre ce choix.
Avec "J'admire l'aisance avec laquelle tu prends des décisions catastrophiques", Jean-Pierre Brouillaud, juriste de profession parle autant du couple que de l'individu et de sa place dans la société.
Conventions et régne du "paraître" face au bien-être intérieur et à l'accomplissement personnnel, la pièce disséque avec minutie toutes les facettes d'un couple aisé moderne qui va peu à peu s'affranchir de ses oripeaux pour se trouver vraiment.
Mathilde Lebrequier et Renaud Danner avec beaucoup de charme, de variations de jeu et d'énergie forment un duo presque clownesque pour interpréter ce couple qui parvient à évoluer ensemble pour son bien commun.
Eric Verdin donne à cet échange à mi-chemin entre la scène de ménage et le concours d'éloquence une vraie densité grâce à une direction précise et une grande inventivité. Il incorpore notamment des intermèdes dansés, véritables bulles de poésie qui confèrent à ce spectacle une folle originalité.
Inclassable et plus romantique qu'il n'y paraît, "J'admire l'aisance avec laquelle tu prends des décisions catastrophiques" fait souffler avec cet extravagant tandem un joli vent de fraîcheur sur le paysage théâtral souvent un peu trop formaté. |