Le punk-rock est cette manière si particulière de faire défiler les notes, la main un peu lourde sur l’origan, guitares wasabi, rythmes pseudo hyperactifs. Quant au chant, rapide et extatique, il speede les accords de le rejoindre au summum de l’agitation.
Et les paroles ? Bah… Majoritairement en anglais, les textes n’exigent pas tous une traduction instantanée au risque de voir saigner vos oreilles… Bref, la formation déjantée Les Rois de la Suède s’emparent du genre, en français s’il vous plaît, poussant la dérision à l’extrême. Le résultat est cet album décoiffé : Punk Rock Academy.
Deux-trois accords sages : "L’an 200 on en avait rêvé, les voitures elles devaient voler, mais personne n’aurait pu prédire qu’y aurait plus besoin d’nous pour les conduire, c’est fini fini fini de faire des tours de périph’ à fond, fini de pouvoir faire des queues d’poisson, c’est fini" ("La liberté de rouler"), et la machine s’emballe, les beats accélèrent, les voix crissent, les sourcils froncés : "on n’pourra plus ouvrir sa gueule, à part pour dire OK Google".
Le décor est planté, les secousses sont jetées, Ivan Callot, Marc Limballe et Manu Orbanet forment un improbable trio d’ambassadeurs musicaux du savoir-vivre Suédois. Nés de la rencontre entre Mr Poulpe et le fondateur des Fatals Picards (Ivan Callot), Les Rois de la Suède mélangent avec allégresse le zouk caribéen et les riffs rock’n’bowl dans un joyeux album a priori superficiel.
Parce que sous leurs airs de misogynes à l’ascendance impertinente, ils prennent position pour des causes autrement plus justes que l’augmentation de leurs allocations. Ils sont cash, absurdes et élèvent la connologie au rang de science. Punk Rock Academy est un miroir sans filtre de la société, la raillerie en plus.
En choisissant de traiter la bétonisation des relations animales, les pathologies numériques et la politique du complot avec cet œil ironico-cynique, ils ne feront certainement pas l’unanimité. Ça ne fait jamais plaisir de se reconnaître dans des portraits peu flatteurs, mais le second degré est aussi fait pour prendre l’autre sens de ces propos, faisant basculer la blague vers l’engagement. Grinçant.
Avec la mort de Lynch, c'est un pan entier de la pop culture qui disparait, comme ça, sans crier gare. Il reste de toute façon sa discographie qui n'a pas attendu sa mort pour être essentielle. Pour le reste, voici le sommaire. Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux !