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Ho Bu  janvier 2019

Réalisé par Hu Bo. Chine. Drame. 3h50 (Sortie 9 janvier 2019). Avec Yu Zhang, Yuchang Peng, Uvin Wang, Congxi Li, Xiaolong Zhang, Xiang Rong Dong, Jing Jing Guo et Miaomiao He.

Quand on est pour la première fois face à un film comme "An elephant sitting still" de Hu Bo, on n'a pas envie de le raconter ni de le commenter.

Simplement de dire quelque chose de simple et de définitif : on n'a pas fini d'en parler, on va désormais le voir et le revoir, il y aura un avant et un après "An elephant sitting still".

Déjà, son auteur, Hu Bo, est peut-être le premier mythe de ce millénaire. En se suicidant à vingt huit ans, juste après le montage de son film, il a signé son entrée dans le club des artistes "maudits" ou "météorites" (selon l'expression du grand Wang Bing).

Auteur de quelques courts-métrages, de plusieurs nouvelles, d'un roman et de cet unique film-somme, il a tout pour prendre place au panthéon des cinéastes qui n'auront laissé qu'une œuvre brève, mais une œuvre fulgurante, fiévreuse, indispensable et indépassable. Sera-t-il qualifié de Vigo chinois ?

C'est sans doute trop tôt pour le dire, mais, en décrivant des Chinois qui sont entrés dans la modernité occidentale par la petite porte, possèdent des portables, des vêtements de meilleure qualité que les générations précédentes et prennent des bus qui ressemblent aux bus longue distance étasuniens, son film de quatre heures pointe le doigt sur une nouvelle Chine dans laquelle les solidarités sont tombées et ont fait place à un univers de solitude, de petites mesquineries et d'embrouilles minables.

Dans "An elephant sitting still" de Hu Bo, tous les protagonistes racontent l'histoire de cet "éléphant qui reste assis", ne bouge pas et que le public vient voir dans un zoo, fasciné, attendant le moment improbable où il se lèvera.

C'est cette histoire qui les rassemble encore comme métaphore de la Chine en mastodonte amorphe dont on espère le réveil pour des temps modernes pas seulement économiques.

Ce qui fascine aussi dans "An elephant sitting still" de Hu Bo, c'est que la construction de son récit n'est pas uniquement chinoise, on sent qu'il a lu des romans américains, vu des films de là-bas et d'ailleurs. Son film, par bien des côtés, n'est pas parfait.

Et c'est tant mieux : c'est un premier film (et hélas un dernier). Quelques scènes semblent un peu surjouées, manière "Actor's Studio", mais elles participent à ce flot pelliculaire et narratif qui donne à ce film une espèce d'exubérance minimaliste qui aurait pu être la marque de Hu Bo s'il avait voulu poursuivre son expérience parmi l'espèce humaine.

Quand on est à l'intérieur de ce film pour la première fois, on se demande vraiment où on est, on comprend à peine ce qu'il décrit et tout à coup, on est emporté par son souffle, par tous ses personnages dont on ne sait jamais s'ils vont être importants ou épisodiques.

On se dit très vite qu'il faut profiter du film, s'y laisser à aller, car on comprend qu'on le verra et le reverra à l'avenir, et que ses zones d'ombre s'éclaireront, qu'il cache au premier abord sous une forme discursive une construction savante et vraiment pensée.

Bref, si l'on voulait inciter des spectateurs à venir en confiance contempler une œuvre de quatre heures dont ils ne regretteront pas la moindre seconde, on leur dirait qu'ils vont découvrir quelque chose qui appartient totalement au 21ème siècle, qui n'aurait pu exister avant et qui les aidera à comprendre ce qui peut s'y passer.

"An elephant sitting still" de Hu Bo est le premier film dont on est sûr qu'il fera longtemps parti des meilleurs films de ce nouveau millénaire.

 

Philippe Person         
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# 19 mars 2023 : Motion de culture

Tout fout le camp en ce moment. En attendant des jours meilleurs, accrochons nous et noyons notre chagrin dans la culture !Cc'est parti pour le sommaire de la semaine en commençant par le replay de la 63eme Mare Aux Grenouilles.

Du côté de la musique :

"Your mother should know, Brad Mehldau plays the Beatles" de Brad Mehldau
"Soul tropical" de David Walters
"Embers" de Embers
"Le courage" de Julie Rey et Adrien Desse
"Nuit blanche" de Anodine
"Désequilibre" de Bilbao Kung Fu
"Elements" de Foehn
"La Sagrada" de Natalia Doco
"Red cloud" de Red Cloud
"Isla" de Simon Moullier
et toujours :
"Sound of Eymet" de Adrien Chicot
"O futuro é mais bonito" de Anna Setton
"Vertigo" de Bipolar Club
"W.A. Mozart : The prussian quartets" de Chiaroscuro Quartet
"Principia" de En Attendant Ana
"Charivari" de Marcel
"111" de One Shot
"A very big lunh" de Papanosh
"Brothers & Sisters" de Steve Mason
"Screamers" de Treponem Pal

Au théâtre :

les nouveautés de la semaine :
"Dans la solitude des champs de coton" à l'Espace Cardin
"House" au Théâtre de la Colline
"Oeuvrer son cri" au Théâtre de la Cité Internationale
"Le silence et la peur" au Théâtre de la Colline
"Tom na Fazenda" au Théâtre Paris-Villette
"Petites histoires de la démesure" au Théâtre Les Déchargeurs
"Apocalipsync" au Théâtre du Rond- Point
"Weber à vif" à La Scala
"HPNS" au Théâtre La Reine Blanche
"Marée haute" au Théâtre Le Lucernaire
"Rémi Larrousse - Confidences d'un illusionniste" au Théâtre Le Lucernaire
"Opération Kortex" à La Folie Théâtre
"Patricia Lelouebec - Sauver le monde" au Théâtre Les Déchargeurs
"La Langue des Cygnes au Théâtre 71 à Malakoff
les reprises :
"Nagasaki" au 100ECS
"Maupassant, Octave et moi" au Théâtre de Poche-Montparnasse
"Maya, une voix" au Lavoir Moderne Parisien
"Al Atlal, chant pour ma mère" au Théâtre 14
et une sélection des autres spectacles à l'affiche

Expositions :

"Giovanni Bellini - Influences croisées" au Musée Jacquemart-André
dernière ligne droite pour :
"Capitales" à l'Hôtel de Ville de Paris
"Yves Klein intime" à l'Hôtel de Caumont
et les autres expositions à l'affiche

Lecture avec :

"Les nageurs de la nuit" de Tomasz Jedrowski
"Les grands ministres de Habsbourg" de Jean Paul Bled
"Le petit roi" de Mathieu Belezi
"Il ne doit jamais rien m'arriver" de Mathieu Persan
et toujours :
"Un paradis en enfer" de Rebecca Soinit
Rencontre avec Taous Merakchi & Da Coffee Time
"Coven" de Taous Merakchi & Da Coffee Time
"Les autres gens ne sont pas des gens comme nous" de J.M. Erre
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