Conférence philosophique pour clowns conçue et mise en scène par Violaine Chavanne, avec Romain Canonne, Violaine Chavanne et Caroline David. Un titre pompeux et anachronique avec le genre annoncé, ainsi se présente la conférence philosophique pour clowns intitulée "Le Presque rien et le Quelque chose" proposé par la Compagnie Tant pis pour la Glycine comme un divertissement réflexif et qui s'avère une proposition bien menée même si sans doute encore perfectible.
Conçue et mise en scène par Violaine Chavanne, philosophe et clown ce qui n'est donc pas antinomique, elle décline la thématique des nouvelles pratiques et représentations du clown contemporain, le "nouveau clown" qui n'est plus le guignol circassien en charge des intermèdes comiques et de l'amusement des enfants doté du don de métamorphoser par le jeu le presque rien en quelque chose.
Ainsi invite-t-elle le spectateur à une réflexion sur les codes du nouveau clown qui ne garde souvent de son aïeul que le nez rouge, qui reposent sur son archétype d'universalité, sa capacité d'émerveillement toujours renouvelée telle celle d'un nouveau-né à jamais figé dans la petite enfance, l'étonnement philosophique que lui suscite l'autre et la marche du monde, mais également sur sa rétivité à l'égard des règles et contraintes, l'érigeant en trublion subversif et en observateur implacable de la condition humaine.
Violaine Chavanne se glisse dans le rôle de la conférencière un peu borderline qui, pour soutenir son propos théorique par la démonstration a eu la bonne idée d'inviter deux clowns : une fée Clochette psychorigide (Caroline David) et un clone timoré du chanteur en culottes courtes de AC/DC (Romain Canonne).
Mais, bien entendu, ceux-ci n'en font qu'à leur tête et si le clown est philosophe, le philosophe peut devenir clown.
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