C'est un fait, certaines personnes peuvent être radicalement différentes en fonction du moment ou de la situation où elles se trouvent.
Prenez par exemple Raùl, chanteur de Tokyo Sex Destrction : pendant l'interview, avant le concert, il était calme, bavard, posé…normal quoi ! Quelques heures plus tard, c'était devenu un monstre scénique, une sorte d'hybride hystérique mi-homme mi animal, incontrôlable et incontrôlé. Le tranquille Dr Jekyl répondant à mes questions précédemment, se mute quand il foule les planches d'une scène, en un Mr Hyde assoiffé de décibels, capable de vous retourner un show et une salle en moins de deux.
Mais revenons sur cette superbe soirée, 100% Overcome.
Après la prestation des Flamming Pussy, groupe lesbien qui fait dans l'electro punk-rock, The Elektrocution vient nous présenter son premier méfait, Open heart surgery, sorti il y a une semaine sur Overcome.
Rouen (ville d'origine du groupe) devient alors pour les trois prochains quarts d'heure, la capitale du rock fiévreux à l'ancienne.
Portée par des musiciens très en jambes, la musique de The Elektrocution reprend fièrement l'héritage rock'n'roll laissé par ces ancêtres.
Le son est puissant, bien qu'un peu brouillon, et le jeu de scène percutant.
Moi qui restais sur une impression mitigée après leur dernier passage à Paris avec les Bananas At The Audience, je prends dans la gueule une bonne dose de rock'n'roll made in France.
Le public apprécie et réagit très bien. Très bonne surprise. Après un rapide changement de matériel, la tornade ibérique Tokyo Sex Destruction débarque pour assommer tout le monde. Les 4 espagnols sont en pleine tournée française pour promouvoir 5th avenue south, sorti il y a quelque mois.
On prend alors en pleine tronche, un rock'n'roll garage furieux et apocalyptique, une dose de soul seventies et une énergie toute proche du punk rock.
Les nouveaux titres, "Prisoners of our ideas", "Song to apologize", comme les anciens "She's so fine", "Break out town", sont joués beaucoup plus vite que sur album, ce qui augmente ce sentiment persistant d'urgence et de précipitation. Après un 1er quart d'heure un peu plat, le set se métamorphose bientôt en show imprévisible, où personne n'est à l'abri.
Raùl, chanteur, se roule à terre, s'étrangle avec le fil du micro, saute dans tous les sens…
Il prend un malin plaisir à jouer avec le public, comme sur le break de "Song to apologize".
Au lieu de reprendre seul au chant pour relancer la machine, il fait durer le break 10 bonnes minutes, pendant lesquels il pousse d'étranges cris, il va se promener dans la salle, sur le bar…comme à la maison quoi !
Une aisance et un plaisir à être sur scène, transpirent de ce petit mec à la coupe de cheveux très Beatles.
Le guitariste n'est pas non plus le moins remuant du groupe. Ces poses guitar heroe Vas-y que je me roule par terre" sont un délice visuel et sonore.
Les espagnols se mettent le public dans la poche et se permettent même le luxe d'être rappelé…et de revenir.
Un show énorme, étonnant, décapant….un must.
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