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Théâtre Athénée-Louis Jouvet  (Paris)  janvier 2019

Opéra en 3 actes d'Haendel, direction musicale de Jérôme Correas, mise en scène de Bernard Levy, avec l'ensemble Les Paladins, Amel Brahim-Djelloul, Aurélia Legay, Sophie Pondjiclis (en remplacement de Rodrigo Ferreira) et Séraphine Cotrez.

Dixième ou onzième opéra écrit par Georg Friedrich Haendel en 1715, alors que le compositeur allemand s'est installé en Angleterre depuis peu, pays qu'il ne quittera plus, "Amadigi" est une œuvre inspirée d'"Amadis des Gaules", un roman de chevalerie qui faisait partie de lectures préférées de Don Quichotte.

Opéra italien, chef d'oeuvre du baroque, "Amadigi" est un huis-clos rassemblant quatre personnages dont le thème majeur est la jalousie. Le héros, Amadis (Sophie Pondjiclis, mezzo-soprano), vit avec la princesse Oriane (Amel Brahim-Djellou, soprano). Cet amour partagé suscite la colère de la magicienne Mélisse (Aurélia Legay, soprano) et pareillement de Dardanus (Séraphine Cotrez mezzo-soprano), le prince de Thrace, qui ne vont avoir de cesse de contrarier leur belle harmonie amoureuse.

Mélisse fait feu de tout bois et utilise toutes les armes possibles contre Amadis et Oriane : ruses, subterfuges, sorts. Pendant les trois actes de l'ouvrage, les épreuves vont s'abattre sur le couple. En vain, puisque l'amour triomphera de la magie et de la sorcellerie.

Pour les puristes, "Amadigi" est un des sommets de la musique baroque et les mélodies qui s'y succèdent, toutes d'une grande richesse harmonique, sont parmi les plus connus d'Haendel. A sa création, "Amadigi" était aussi un grand spectacle comprenant de nombreux machineries pour évoquer les envoûtements, les sortilèges. Des monstres surgissaient du sol, le tonnerre éclatait, la magie se matérialisait par des trouvailles féériques.

Evidemment, aujourd'hui, tout cela est bien difficile à reproduire et Bernard Lévy a préféré mettre en scène "Amadigi" dans un décor vide et sans procéder à aucun artifice autre que d'en appeler à des effets vidéo, et principalement des effets de couleur sur les trois "murs" qui enferment la scène dans un carré.

Ainsi le quatuor et les deux acteurs-figurants (Hugo Malpeyre et Thomas Lapen) censés être les assistants de Mélisse ou les geôliers des personnages quand ils sont emprisonnés, n'agissent qu'à l'intérieur d'une surface dont les murs revêtent des couleurs comme le bleu quand la situation est à son zénith, mais qui deviennent très sombres, allant jusqu'à un noir digne du noir et blanc expressionniste quand les ennuis infernaux s'accumulent sur les amoureux.

Tout cela est d'une grande beauté cumulant les lumières de Christian Pinaud, le travail vidéo de Patrick Garbit et celui sur les textes vidéo de Romain Vuillet.

Même si certains spectateurs ont fait savoir qu'ils auraient préféré des "effets spéciaux" plus triviaux ou plus coûteux, on ne peut que souligner combien ce minimalisme subtil orchestré par Bernard Lévy permet aux mélomanes d'entendre parfaitement les chanteurs et l'ensemble Les Paladins dirigé par Jérôme Correas qui s'évertue - et réussit - à être au cœur de toutes les émotions contradictoires des protagonistes.

Rarement joué parce qu'on n'osait justement pas s'extraire de toute la machinerie périphérique, "Amadigi" renaît ici grâce aux techniques modernes et apparaît, grâce à la conjonction des talents de tous les participants et à la simplicité de sa mise en espace, comme une des œuvres majeures baroques et donne toute la mesure du génie de Haendel.

 

Philippe Person         
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# 19 mars 2023 : Motion de culture

Tout fout le camp en ce moment. En attendant des jours meilleurs, accrochons nous et noyons notre chagrin dans la culture !Cc'est parti pour le sommaire de la semaine en commençant par le replay de la 63eme Mare Aux Grenouilles.

Du côté de la musique :

"Your mother should know, Brad Mehldau plays the Beatles" de Brad Mehldau
"Soul tropical" de David Walters
"Embers" de Embers
"Le courage" de Julie Rey et Adrien Desse
"Nuit blanche" de Anodine
"Désequilibre" de Bilbao Kung Fu
"Elements" de Foehn
"La Sagrada" de Natalia Doco
"Red cloud" de Red Cloud
"Isla" de Simon Moullier
et toujours :
"Sound of Eymet" de Adrien Chicot
"O futuro é mais bonito" de Anna Setton
"Vertigo" de Bipolar Club
"W.A. Mozart : The prussian quartets" de Chiaroscuro Quartet
"Principia" de En Attendant Ana
"Charivari" de Marcel
"111" de One Shot
"A very big lunh" de Papanosh
"Brothers & Sisters" de Steve Mason
"Screamers" de Treponem Pal

Au théâtre :

les nouveautés de la semaine :
"Dans la solitude des champs de coton" à l'Espace Cardin
"House" au Théâtre de la Colline
"Oeuvrer son cri" au Théâtre de la Cité Internationale
"Le silence et la peur" au Théâtre de la Colline
"Tom na Fazenda" au Théâtre Paris-Villette
"Petites histoires de la démesure" au Théâtre Les Déchargeurs
"Apocalipsync" au Théâtre du Rond- Point
"Weber à vif" à La Scala
"HPNS" au Théâtre La Reine Blanche
"Marée haute" au Théâtre Le Lucernaire
"Rémi Larrousse - Confidences d'un illusionniste" au Théâtre Le Lucernaire
"Opération Kortex" à La Folie Théâtre
"Patricia Lelouebec - Sauver le monde" au Théâtre Les Déchargeurs
"La Langue des Cygnes au Théâtre 71 à Malakoff
les reprises :
"Nagasaki" au 100ECS
"Maupassant, Octave et moi" au Théâtre de Poche-Montparnasse
"Maya, une voix" au Lavoir Moderne Parisien
"Al Atlal, chant pour ma mère" au Théâtre 14
et une sélection des autres spectacles à l'affiche

Expositions :

"Giovanni Bellini - Influences croisées" au Musée Jacquemart-André
dernière ligne droite pour :
"Capitales" à l'Hôtel de Ville de Paris
"Yves Klein intime" à l'Hôtel de Caumont
et les autres expositions à l'affiche

Lecture avec :

"Les nageurs de la nuit" de Tomasz Jedrowski
"Les grands ministres de Habsbourg" de Jean Paul Bled
"Le petit roi" de Mathieu Belezi
"Il ne doit jamais rien m'arriver" de Mathieu Persan
et toujours :
"Un paradis en enfer" de Rebecca Soinit
Rencontre avec Taous Merakchi & Da Coffee Time
"Coven" de Taous Merakchi & Da Coffee Time
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