Vu de l'extérieur, Starsailor était devenu pour les fidèles une grosse berline qui ronronne. Qui vendait des disques, qui cartonnait avec ses remix (Four to the Floor et sa boule disco) et plus le moindre goût du risque.
En un mot comme en cent un groupe perdu dont le premier coup d'éclat (Love is here, 2001) était déjà loin et dont le dernier sursaut rock & roll remontait au licenciement de Phil Spector à la production sur Silence is Easy…Pas de quoi fouetter un rocker.
On the outside, donc, Starsailor retrouve quatre ans après ses débuts le fil de ses premières amours et délaisse les violons putassiers. Revient aux guitares le temps d'un single fracassant ("In the crossfire") et s'énerve enfin autrement qu'en acoustique.
On y flirte avec le heavy métal sans jamais y pénétrer ("Counterfeit life"), on délaisse les midinettes pour se recentrer l'électrique ("Faith hope Love") et on parvient à séduire encore. La dépression et le spleen en moins, James Walsh et sa bande oublient donc Alcoholic et font d'On the Outside un brûlot rock chauffant la guitare par les deux bouts. Ok, la mécanique bien huilée permet peu de dérapages et d'envolée, mais Starsailor conserve l'émotion et reste loin des têtes de gondole et des bacs à soldes. "Jeremiah", dernier titre et pourtant chanson essentielle, rappellera aux sceptiques que les origines de Starsailor elles viennent de là, elles viennent de Tim Buckley. Le folk et les voix fluettes.
En dépit des millions de livres sterling, des groupies et des dir' marketing, le frisson reste donc intact sur les peaux écorchées. Le matraquage médiatique qui suivra aura au moins le mérite de nous faire siffler quelques mélodies entêtantes.
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