Mikrokosmik
(Klarthe Records Jazz / Harmonia Mundi) octobre 2018
"Whenever I hear the second movement of Music for Strings, Percussion and Celesta, the extraordinarily tight rhythm, the shifts in emphasis, inserting 3/8 phrases in the 2/4 metre, I am infused with the very same energy as when I listen to Miles Davis’s album Four and More or the Wayne Shorter Quartet. I reckon that some sort of intense spiritual affinity can be observed between Bartók and jazz musicians that is difficult to describe in words, despite the fact that there are numerous clear and concrete musical elements that link the two worlds. However, ‘refined’ the music of Bartók, beneath it there is a raw and honest force that derives from folk music (and, naturally, the personality of Bartók), a ‘beat’ that is as much a part of Afro-American music as that of Hungarian peasant music or any Central-Eastern European folk music. In many of jazz recordings, one can sense the presence of Bartók; it is as though he is there, waving from the background." Dániel Szabó
C’est à l’intention de son fils Péter, mais pour toute autre personne désirant apprendre à jouer du piano, que Béla Bartók a composé dans un but didactique ses Mikrokosmos, série de difficulté évolutive, du très simple au très difficile, de cent cinquante-trois pièces. Plus qu’une simple méthode de piano, ces miniatures sont de véritables petits univers, qui n’ont rien à envier à ses compositions de grande dimension, qui sont comme le dit György Ligeti : "des organismes minuscules et pourtant différenciés, ainsi qu’une même plasticité des détails qui se fondent cependant en un tout cohérent". Ces Mikrokosmos sont un matériel idéal pour tout genre de réinterprétations ou de relectures. Peut-être parce que tout est là. Le génie de Bartók est d’avoir su marier modalités et rythmes, d’avoir créé une multitude de petits mondes qui sont autant de boîtes de pandore, autant de possibles.
Stéphane Pelegri au vibraphone, Fender Rhodes, piano accompagné par Christophe Metra et Arnaud Geffray (trompette), Eric Pros (saxophone ténor), Frédéric Boulan (trombone), Catali Antonini (chant), Jean-Louis Almosnino et Jean-Paul Hervé (guitare électrique), Pascal Berne et Stéphane Rivero (contrebasse), Roman Zgorzalek (violon), Thierry Huteau (marimba)se réapproprient totalement chaque pièce, la déstructure pour mieux la restructurer. On ne reconnait plus vraiment les éléments de départ. On se raccroche aux titres, à quelques notes, quelques rythmes, à quelques bases modales, à d’autres étant déjà passés par le même chemin (Chick Corea, Herbie Hancock par exemple), au Fender Rhodes dans toute la simplicité de son expressivité, pour mieux se plonger dans les propositions de Pelegri.
Et c’est comme un tourbillon sonore, de dynamiques et de rythmes, les timbres s’entremêlent, un mélange d’émotions. Comme le rappel le pianiste jazz Dániel Szabó, il existe de nombreux ponts entre le compositeur Hongrois (mélodique, harmonique, rythmique...) et la musique jazz. Bartók reste une influence forte. Une vraie réussite...
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