Comédie de Brigitte Massiot, mise en scène de Olivier Macé, avec Isabelle De Botton, Michèle Garcia, Pierre Douglas et Bruno Chapelle.

A peine terminés les flonflons de la noce, les parents des jeunes mariés se regardent en chiens de faïence car ils ne sont pas du même monde.

Mais, entre les grands bourgeois, lui capitaine d'industrie et elle conseillère en entreprise haut de gamme, et le couple de petits commerçants formé par une esthéticienne et un garagiste, l'ambiance glaciale va subitement devenir explosive quand le premier annonce simultanément son intention de divorcer, son coming-out et son intention de vivre avec... le père de son gendre.

Telle est la situation de "pavé dans la mare" que Brigitte Massiot développe dans "Ca reste entre nous" sur fond de confrontation de classes et les thèmes de la fatigue du couple, de la crise de la cinquantaine et de la révélation amoureuse.

La partition qui, si elle s'inscrit résolument dans le registre du théâtre de boulevard, présente la particularité de receler une comédie dramatique sous-jacente que l'auteur twiste par d'inattendus rebondissements et un cocasse dénouement.

Aux manettes, Olivier Macé briscard de la mise en scène, dirige un quatuor de ténors de la scène comique qui démarre au quart de tour pour assurer un spectacle de bonne facture

Isabelle de Botton parfaite dans son emploi de prédilection, celui de la midinette nunuche moulin à paroles et bonne pâte, tout comme Bruno Chapelle dans celui du benêt indécis qui voudrait ménager la chèvre et le chou.

Michèle Garcia s'avère magistrale en nantie dictatoriale et méprisante qui n'essaie même pas de faire bonne figure face à la détermination en homme résolu à brûler ses dernières cartouches à sa guise et de vivre enfin sa vie faisant fi des conventions sociales auquel Pierre Douglas apporte sobriété et sensibilité.

Divertissement assuré.