Monologue écrit et mis en scène par Nathalie Fillion interprété par Manon Kneusé. L'autoportrait d'une jeune femme d'aujourd'hui perdue dans son époque qui, chaque nuit sur sa bicyclette, se vide la tête du vide ambiant et s'invente mille vies pour chercher qui elle est vraiment.
Cassandre Archambault, avec humour et autodérision, tout en roulant, mélange les époques et remonte le temps. Cassandre Archambault a trente ans et questionne l'univers autour d'elle, se heurtant au vide le plus sidéral.
Prenant conscience de ses possibilités infinies en même temps que de sa finitude, elle invente des tas de projets censés révolutionner le monde. Elle recherchera même des indices sur sa raison d'être dans l'origine de son nom en Grèce, allant jusqu'à appeler Zeus à la rescousse.
Finalement, sondant à l'intérieur ce qu'elle ne trouve pas l'extérieur, elle imaginera s'ouvrir le ventre dans une fin des plus romanesques.
Sur scène, un vélo d'appartement au côté jardin, devant lequel un ventilateur sur pied suggère le mouvement et les kilomètres parcourus. Tandis que, sur le mur du fond, se projette l'ombre de la silhouette de Cassandre sur son vélo.
C'est pour Manon Kneusé que Nathalie Fillion a écrit "Plus grand que moi". Et quand on voit la comédienne à l'oeuvre, on comprend pourquoi. Avec une voix bouleversante, elle porte avec fantaisie et émotion le texte, à la fois ludique et désenchanté de l'auteure-metteure en scène, à cheval entre fiction et réalité.
La mise en scène de Nathalie Fillion utilise le corps de la comédienne tout entier. Toujours surprenante et terriblement attachante, Manon Kneusé, toute en simplicité porte ce monologue empreint de féminité et terriblement actuel vers des sommets de poésie.
Cassandre Archambault ne parviendra sans doute pas à savoir qui elle est mais Manon Kneusé, déployant ses bras comme des ailes immenses, trouve elle, et de très belle façon, la liberté de jouer.
Une comédienne fabuleuse pour un texte drôle et profond sur une époque en panne de sens. |