D'après le livre de Primo Levi, mis en scène et interprété par Patrick Olivier accompagné de Corinne Chevauché au violon.
Primo Levi, intellectuel athée rescapé de l'Holocauste, narre le processus de dépersonnalisation, de déshumanisation et d'extermination mené par les nazis.
Un texte remarquable à la fois bien évidemment bouleversant mais aussi terriblement didactique sur l'implacable et inexorable mécanique utilisée au quotidien pour laminer les esprits autant que les corps.
Seul sur scène, avec quelques intermèdes et projections d'images d'archives, Patrick Olivier a choisi de transmettre ce témoignage non seulement par devoir de mémoire afin que ne soit pas oublié l'Holocauste mais aussi comme un appel à la vigilance des jeunes générations pour que la bête hideuse ne s'insinue pas insidieusement dans les esprits.
Il dit ce qui s'est passé et s'adresse à chacun de nous, à notre conscience. Entre l'effroi et l'incompréhension des déportés descendant des trains et l'errement incrédule de ceux qui ont connu la libération des camps, ce sont des millions d'êtres humains exterminés dont il faut se rappeler le visage parce qu'ils étaient des hommes.
Patrick Olivier ne force pas le trait, ne dramatise pas le propos dont la force suffit, ne scénographie pas un texte dont la gravité taraude l'esprit. On sort, secoué, sonné, révolté et sa voix puissante résonne encore longtemps après en nous.
En ces temps troublés, une telle "initiative", à défaut du juste terme, celui de "spectacle" étant inapproprié, doit être saluée et vigoureusement soutenue. |