On
s’imagine rêveur, le regard par la fenêtre à
scruter les oiseaux qui s’envolent. Cette impression de légèreté
qui fait qu’au bout du compte, on sait que l’hiver ne
durera qu’un temps. Que le soleil reviendra. L’espoir
dans la tourmente, un peu de répit dans la tempête.
Half Asleep.
Il faut écouter la pureté jouée
par un piano qui s’envole, lui aussi, sur la mélodie.
On pourrait évoquer toute une palette de sentiments, du spleen
à la mélancolie, en écoutant la douce voix
de Valérie Leclercq, aidée
de sa sœur aux claviers. "Seated
in profile", une douce mélodie venue –encore
une fois- de Belgique joue donc la carte de la simplicité.
Une voix, un piano, des chansons. Un trombone sur "We
used to fear your voice " lancinant.
A ce stade, les mots sont de trop. Il faut entendre
et écouter. Musique d’un film imaginaire, entre Tiersen
et Satie, qui se narre et s’enroule
autour de l’auditeur. Ne le lâche plus. La batterie
qui entre en scène sur ¼ et les arpèges qui
s’accélèrent. Sur le fil, prête à
casser, Valérie Leclerq invente crée l’émotion,
ne simule rien et donne tout. La dépression, le désespoir,
le mal-être, un peu d’elle, une partie de soi.
S’il fallait chercher l’influence,
c’est bel et bien du coté de la musique classique qu’il
faudrait chercher, en y rajoutant cette voix feutrée qui
murmure, soufflant les mots comme le vent sur les feuilles d’automne.
De la guitare classique sur "Searching
the pavement", du glockenspiel sur "D’invisibles
courtisans" enrichissent la mélodie dénudée.
La beauté du jour qui tombe et se finit sur "Morning
dust soon". La lumière au bout du tunnel.
Half asleep. La beauté d’un réveil
les yeux mi-clos ; les images encore floues du sommeil hypnotique.
Une parenthèse de cinquante et cinquante sept secondes dans
un monde trop réel.
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