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The Grim Reaper  (Trou Noir / L'Autre Distribution)  avril 2019

The Grim Reaper (la sinistre faucheuse) a croisé la route d’Harold Martinez et de son batteur Fabien Tolosa en 2016, lorsqu’elle est venue prendre la vie de leur ingé-son et compère de toujours Michel Garcia. Cette disparition tragique a subitement mis un coup d’arrêt à la création d’un troisième album programmé initialement en 2017. Ils décident donc d’abandonner leur idée première de créer un album plus électrique, pour en concevoir un autre en forme d’hommage à leur ami. Il sort ce 26 avril 2019 sur le label L’Autre Distribution.

Leur musique, mélange de folk, de blues et de rock semble venir tout droit d’Amérique, pourtant le duo est originaire du sud de la France, Nîmes pour être plus précis. Lorsqu’il entre dans l'arène, c’est d’abord sa grande silhouette sombre et élancée qui impressionne. Ensuite c’est sa voix grave, tremblotante et éraillée, comme ayant pris la poussière qui intrigue et captive. Après Birdmum en 2012 et Dead Man en 2014, The Grim Reaper vient clôturer un tryptique après 5 années d’attente, et à la lecture de la tracklist la conclusion est plutôt sombre. Parcourons-là ensemble.

"Burn War Party" nous accueille au son d’un banjo accompagné d’une basse assourdissante et soudain la voix explose. C’est sans doute la chanson la plus rock de l’album, avec des percussions quasi tribales et un final électrique avec des choeurs. On en ressort essoufflés.

Le rythme ralentit un peu pour "Outlaws" et on débranche le courant. Tout le long de cette ballade, des petits coups de xylophone viennent tintinnabuler. La chanson nous conte l’histoire d’un hors-la-loi qui a perdu sa femme et erre comme une âme esseulées, sur le qui-vive jour et nuit : "I sleep with gun under my pillow, i sleep with bullets in my hands".

"Where is my mind ?" entend-on à plusieurs reprises. Non, il ne s’agit pas d’une énième reprise des Pixies, mais du troisième titre de l’album : "Black Beast". L’esprit du narrateur est dans une prison, et appelle à l’aide en vain. La guitare ne tient pour une fois pas le haut du pavé, mais ce sont plutôt la batterie et surtout les sons électroniques lancinants.

Une très jolie intro acoustique débute "All Souls Day" puis une guitare folk vient brillamment accompagner des sons d’instruments à vent, et la voix est appuyée. "One day I’ll kill for you" répète le chanteur inlassablement, secondé par des choeurs.

Claquements de main, hurlements de loups, bruits de chaînes, et une basse ronde, voilà pour l’ambiance de la chanson titre "The Grim Reaper". On est dans la tête d’un fils qui demande à ses parents disparus, pourquoi sa vie est tellement triste : "I love you father, I love you mum, we'll dance together in the devil's ground".

"Funeral Rite" est très rythmée et jonchée de sons distordus. Le petit riff de guitare hispanique fait son petit effet, on s’imagine en Andalousie par une journée caniculaire.

"Scarecrow Land" est une belle ballade acoustique très folk, avec quelques percussions graves et discrètes, la voix assez aiguë à la limite de la rupture est plaintive. "When the sun burns on my land, when the landscape is only dust and all is rust" nous chante Harold Martinez. Du soleil, de la poussière et de la rouille, voilà qui résume assez bien finalement l’ensemble de sa discographie.

Des chants de petits oiseaux font la transition avec "Deathblow", une chanson plus lumineuse musicalement que le reste de l’album. Les paroles parlent du long et difficile chemin qu’on doit parcourir après la perte d’un être cher : "I miss you everyday... and i miss you... I love you oh my friend".

Une nappe électronique, quelques sons inquiétants, et d’autres plus lointains de xylophone et la guitare qui vient se calquer sur la même mélodie, l’intro de "Walking Dead" est magnifique. La voix débarque et le banjo qui apporte ce petit côté western qu’on aimait tant dans Dead Man. Des cordes viennent enfin s’ajouter pour conclure de façon épique ce titre que je trouve l’un des plus réussis de l’album.

"Six Feet Under" commence comme une complainte avec comme seul accompagnement, une guitare acoustique :
"wake up, oh my friend, the sun is falling down
wake up, oh my friend, cause i begin to drown
wake up, oh my friend, i struggle with a ghost"
La voix tremblotante est quasiment un sanglot, une supplication que son ami se réveille. Une sorte de boîte à rythme électronique donne la cadence. Des violons et violoncelles viennent parachever ce sentiment d’immense chagrin et d’impuissance face à la mort. Puis on revient à la simplicité guitare / voix du début. La chanson est triste au possible mais belle à en chialer.

Ne serait-ce pas la voix d’Harold enregistrée à l’envers qu’on entend dans "Rusty Chains". A moins que ce ne soit une incantation indienne ? Une formule magique d’un sorcier vaudou ? Les chants d’une réunion satanique ? Quoi qu’il en soit, l’effet est assez impressionnant, et l’utilisation d’un son de chaînes traînées renforce l’ambiance angoissante de ce titre sans fin et très riche musicalement.

Déjà utilisées dans les deux albums précédents, ces chaînes font le lien entre chacun d’eux. Ce dernier opus très triste et ténébreux vient donc clôturer cette trilogie.

On imaginerait aisément ces chansons en BO d’un western avec Clint Eastwood ou d’un film de Quentin Tarantino, car leur musique est très cinématographique et imagée. On voit les cowboys et les indiens, les règlements de compte, les chasseurs de primes, le croque-mort, les vautours tournoyant autour d’un cadavre, les fantômes.

Celui qui hante encore Harold Martinez et Fabien Tolosa et est à l’origine de cet album est sans aucun doute bienveillant et fier de cet hommage rendu par ses amis et saura les porter pour poursuivre leur aventure musicale. Vu l’album qui était déjà en préparation avant celui-ci, il se pourrait que ça ne tarde pas trop.

 

En savoir plus :
Le site officiel de Harold Martinez
Le Soundcloud de Harold Martinez
Le Facebook de Harold Martinez


Emmanuel Richard         
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