Spectacle conçu et mis en scène par Olivier Fredj à partir de textes de Wystan Hugh Auden et des musique et chansons de Benjamin Britten, avec Richard Clothier, Cathy Krier et Laurent Naouri.
Avec le spectacle "Funeral Blues", sous-titré "The Missing Cabaret" qu'il qualifie d'"objet théâtral poétique et jazzy présenté en numéros, comme dans un cabaret", Olivier Fredj, versé dans la mise en scène opératique, a entrepris de relater l'amour platonique, mais surtout inaccompli, dans les années 1930, entre deux éminents artistes britanniques, le poète Wystan Hugh Auden et le compositeur Benjamin Britten.
Et ce tel qu'il s'est exprimé, de manière implicite et métaphorique, sous forme d'un dialogue poético-musical par plume et notes interposées entre l'opus "Tell me the truth about love" du premier et les "Cabaret Songs" pour piano-voix du second.
Placée dans un espace scénique adjcent en forme de boudoir, la jeune pianiste émergente Cathy Krier assure efficacement l'accompagnement musical tout en étant investie d'un rôle de figuration, celui d'une femme légèrement vêtue annoncée comme la figure de l'artiste burlesque Gypsy Rose Lee qui croisa le chemin des deux protagonistes.
Sur le plateau, dans un décor suranné et convenu mais délibéré de "vestiaire homoérotique d’un internat imaginaire" élaboré par Philippine Ordinaire, la partition au demeurant, relativement ténue résultant d'une juxtaposition génératrice de facticité, pâtit d'un manque de souffle dramatique et d'un rythme languissant.
Hors quelques brefs corps-à-corps, les deux interprètent officient en "solo-solitaire" et nonobstant la dicton accomplie à la manière anglo-saxonne du comédien Richard Clothier et la prestation du baryton aguerri Laurent Naouri, la charge émotionnelle peine à émerger faute d'incarnation des personnages.
Ressortant davantage à l'évocation, un "missing cabaret" à destination privilégiée des mélomanes avertis.
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