Découvert un peu par hasard grâce à la magie des réseaux sociaux, j’ai récupéré ce petit ouvrage un peu par curiosité, voyant les bonnes critiques affluées pour un nouvel auteur encore inconnu. J’ai beaucoup aimé la couverture de l’ouvrage, simple et élégante, à la hauteur de ce qui se trouve à l’intérieur de l’ouvrage.
Alors voilà, je me suis lancé dans la lecture de cet ouvrage, Le cri des corbeaux, de Matthieu Parcaroli édité dans un petit format (pour un modeste prix) chez JC Lattès Le Masque. Un peu plus de 200 pages pour une lecture rapide m’auront convaincu de mon choix de me procurer ce livre qui s’avère être une vraie réussite.
L’histoire qui, au départ, s’avère être un peu simple va au fil de l’ouvrage nous emmener dans des méandres machiavéliques, parfaitement réfléchies et construites par l’auteur. Le cri des corbeaux est un très bon polar qui n’a rien à envier à certaines grosses publications.
L’histoire débute autour d’un couple, Julie et Théo, qui ont gagné un concours en ligne. Ils bénéficient d’un week-end pour deux dans une villa isolée à la montagne près d’un lac, le lac des corbeaux. Ce lieu aussi sublime qu’il est isolé et cette virée romantique va très vite tourner au cauchemar.
Des évènements bizarres se déroulent, ils se retrouvent ensuite dans une cohabitation avec un autre couple un peu spécial. Un deuxième couple a gagné le concours en ligne et vient profiter de son week-end ! Besoin de contacter les organisateurs ? Impossible, la maison est située dans un endroit où il n’y a pas de réseau. Quitter la propriété ? Impossible, ils vont se rendre compte qu’ils sont enfermés dans un parc grillagé. Un malheur n’arrivant jamais seul, ils vont subir une coupure d’électricité qui va voir la disparition de l’un d’entre eux.
Très vite leurs phobies vont reprendre le dessus, chacun des personnages en possédant au moins une. Ce cadre qui devait être bucolique pour les deux tourtereaux se transforme très vite en un endroit stressant et oppressant dans lequel le silence apeure et les conditions climatiques n’aident pas. Tous ces évènements qui s’enchaînent dressent une tension extrême dans ce huis-clos. Le lecteur au fil des pages comprend qu’ils ne sont pas liés au hasard mais que tout est savamment orchestré jusqu’au final du livre totalement renversant.
L’ouvrage est construit simplement autour de courts chapitres, ce qui on le sait maintenant permet de donner un rythme haletant à l’histoire. Les différents chapitres nous donnent les points de vue des différents personnages et nous proposent aussi des flashbacks qui permettent de mieux comprendre l’histoire et le vécu de ces personnages. A cela s’ajoutent des chapitres très courts reprenant les notes d’un mystérieux médecin parlant de phobie et de patient.
Le cri des corbeaux est donc un huis-clos montagnard parfaitement maîtrisé qui emporte le lecteur dès les premières pages. L’intrigue est parfaitement maîtrisée, le suspense est particulièrement efficace et l’auteur réussit le tour de force d’installer une ambiance pesante et angoissante tout au long du livre.
Tout sonne juste dans ce livre, les personnages, les lieux et l’ambiance. Pour un premier ouvrage, on peut dire que Matthieu Parcaroli a frappé fort, très fort même. On attend maintenant une nouvelle publication pour confirmer le talent et l’imagination dévoilés par cet auteur. |