A ce rythme là, je vais finir par devoir consacrer une moitié de ma bibliothèque aux ouvrages de mon copain de fac Benoit Rondeau qui n'a de cesse de me ravir avec la lecture de ces ouvrages d'Histoire concernant la seconde guerre mondiale. Ma dernière lecture le concernant traite des allemands face au débarquement des alliés. Son titre ? Alarm, alerte en Allemand, est centré sur cette journée fatidique du 6 juin 1944. Rommel lui donna le nom de "jour le plus long". Les soldats allemands, eux, durent face à l'invasion, au débarquement des forces alliées.
L'ouvrage s'intéresse donc spécifiquement à l'engagement de l'armée allemande en Normandie, plus particulièrement entre le 6 juin et le 1er juin, au cours de ces journées cruciales, lorsque se joua le sort de la campagne.
Benoit Rondeau se pose de nombreuses questions auxquelles il nous répond. La Wehrmacht pouvait-elle l'emporter ? Le mur de l'Atlantique a-t-il été complètement inutile ? La montée des renforts est-elle arrivée trop tard ? Les chefs allemands présents à l'Ouest ont-ils été à la hauteur de leur tâche le jour j et les quelques jours cruciaux qui ont suivi ? Au final, la défaite allemande était-elle inéluctable ?
Alors même si les faits concernant le débarquement en Normandie sont bien connus et que cette journée est passée à la postérité, Benoit Rondeau nous propose ici une histoire renouvelée de l'évènement en adoptant le point de vue de l'armée allemande. Il aborde la réaction de la Wehrmacht au cours des premières 48 heures de la bataille, la question de l'utilité du mur de l'Atlantique, la mobilisation des renforts et aussi la qualité du haut commandement allemand pendant la bataille, autant de thèmes souvent peu ou mal traités par les historiens.
L'ouvrage est une mine d'informations, comportant de nombreux témoignages, de nombreuses photographies en noir et blanc mais aussi en couleurs. On y trouve aussi des cartes, en fin d'ouvrage avec la bibliographie indicative et des descriptions détaillées concernant les effectifs allemands durant la période.
La lecture s'avère particulièrement intéressante et passionnante, nous permettant de découvrir la réaction timide des allemands face aux premiers parachutages et au débarquement. Les soldats allemands se retrouvent terrés dans leurs abris, espérant une vaine arrivée des panzers de réserve, accomplissant leur devoir de soldats dans des conditions particulièrement défavorables.
La partie concernant le mur de l'atlantique m'a particulièrement intéressée. Elle nous montre bien l'effort militaire conséquent pour le Reich qu'elle fut : construction de blockhaus, mise en place de mines et de centaines de kilomètres de fils barbelés. Pour autant, ce mur fut percé très rapidement, symbole d'un gaspillage de ressources.
Benoit Rondeau nous parle de Rommel, évidemment, de sa stratégie de contre attaque avec ses panzer, des choix qu'il dut faire et de l'importance stratégique de la ville de Caen. Il nous montre la difficile mobilisation des renforts allemands vers la Normandie qui aboutit à la défaite allemande, inéluctable selon l'auteur. Une défaite qu'il attribue en grande partie au Haut commandement allemand. A travers la conférence de Margival du 17 juin 1944, on y voit un Hitler imposant ses vues et repoussant les doléances de Rommel.
En conclusion, Benoit Rondeau se pose la question de sa voir si la Wehrmacht pouvait vaincre ce débarquement, ne remettant pas en cause le fait que cette armée fut un formidable outil de combat. Tout se joua lors des vingt-quatre premières heures de l'invasion, décisives pour les alliés.
Alors voilà, je me suis de nouveau régalé en lisant ce superbe ouvrage de Benoit Rondeau et je me lance maintenant dans sa nouvelle publication, Etre soldat de hitler, dont je vous parlerai bientôt. |