"I wish that I had met you, When your heart was safe to hold, When you were simple and fancy, In that field of marigolds"
"And when they sleep, she’d sing this melody. To her beloved sons. Forgotten words from Japan"
On ne refait pas les gens. De la musique de Kishi Bashi, il se dégage toujours une lumière bienveillante. Une lumière qui transperçait déjà la pop de 151a (2012), Lighght (2014) et Sonderlust (2016).
Et si son nouvel album Omoiyari est sur les sujets les plus graves auxquels s’attaque le musicien : les camps d'internement japonais de la Seconde Guerre mondiale créés sous les instructions du président Franklin D. Roosevelt en réaction aux attaques de Pearl Harbor (la pochette est faite d'épingles d'oiseaux sculptées à la main et fabriquées par des Américains d'origine japonaise pendant leur captivité), sur la résilience humaine, sur ses parents, sur ce que signifie être américain, sur Fukushima, sur la politique de Trump et les lois anti-immigration, sur le fait de se sentir faisant partie d’un groupe minoritaire (ses parents ont émigré en Amérique après la Seconde Guerre mondiale), le ton est résolument tourné vers une certaine compassion. Cela tombe bien, le mot japonais Omoiyari désigne le mot compassion. La capacité à comprendre les points de vue des autres pour faire preuve de bonté et de compréhension.
La base musicale reste donc plus ou moins la même : une pop chaleureuse qui vient du cœur, un sens de l’écriture mélodique. Il y a toujours, même si, et c’est dommage, moins que sur ces disques précédents, ces arabesques de violon, son instrument de prédilection.
Comment ne pas être touché par des titres comme "Theme from Jerome (Forgotten Words)", "Penny Rabbit and Summer Bear", "Marigolds", "A Meal for leaves", "Summer of '42" ou "Violin Tsunami" ? C’est à la fois doux et triste, beau et étincelant. Et cela termine sur une note résolument optimiste dans le titre "Annie, heart thief of the sea". Superbe.
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