Pièce de David Gieselman, mise en scène de Hans-Peter Cloos avec Matthias Bensa, David Furlong, Alexandre Jazédé, Ophelia Kolb-Kasapoglu, Aylin Prandi et Faustine Tournan
Monsieur Kolpert où comment un dîner de cons se transforme en petits meurtres entre amis.
Sarah Kenner et son compagnon Raph Droht sont jeunes, riches, beaux et intelligents. Mais dans la société urbaine où le temps se décompte en secondes, où chacune de ces secondes doit être occupée, ils errent, désoeuvrés, blasés, vides et amoraux. Ils vivent dans le monde du paraître. Ils tuent le temps et tuent l'ennui. Et tuent tout court car même les lignes de cocaïne ne suffisent plus à chasser la sensation de néant qui les envahit. Et c'est l'escalade pour créer des décharges d'adrénaline capables d'endiguer l'angoisse.
Ce soir, ils ont invité Edith et Bastian Mole pour ne plus être seuls et s'amuser à leur dépens en expérimentant sur le vivant.
La pièce de David Gieselman est particulièrement réussie et intéressante dans la mesure où elle révèle le visage janusien de l'homme que la très fine mise en abyme de Hans-Peter Cloos, qui dirige une brochette de jeunes comédien prometteurs (avec un satisfecit particulier pour Ophelia Kolb-Kasapoglu et Matthias Bensa), rend percutant.
Farce de boulevard, furieusement drôle, Monsieur Kolpert est aussi une comédie noire à l'écriture serrée qui décrit la perte des repères moraux d'une société évoluée,policée et aseptisée. L'anomie des métropoles humaines qui standardisent les comportements, telle la scène de la commande de pizzas, engendrent des comportements violents et barbares à la fois stigmatisés et banalisés par les médias.
Et pourtant la pièce est jubilatoire au point où l'on sort dans un tel état d'hébétude joviale que les proches soupçonnent la prise de substances illicites.
A voir donc en urgence.
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