Les Fatals Picards sont de retour. Alors oui je sais, dit comme ça, balancé de but en blanc, cela peut paraître brutal. Mais le groupe revient et malgré des concerts de folie, des albums extraordinaires et même (et on oublie bien trop souvent de le dire) une participation à l’Eurovision, ils n’ont rien perdu de leur fougue et de leur talent.
Même si le groupe s’est offert un Country Club, il n’en reste pas moins maître dans l’art de la dérision, de l’humour et du rock’n’roll.
L’album commence fort avec le titre "Sucer des cailloux", qui chambre gentiment les nouveaux modes alimentaires. J’en profite pour te signaler le formidable clip de ce titre réalisé par le talentueux David Vallet et qui rentre dans la magnifique collection des Scopitone is Not Dead.
Ensuite, après la lourdeur des cailloux, de la légèreté, de l’érotisme, du porno des années 80. Tu sais, cette époque où pour voir un film, il fallait un magnétoscope, une cassette et beaucoup de sang froid. Les jeunes, vous ne savez plus apprécier les bonnes choses, mais je m’égare.
"Rebecca" rappellera des tonnes de souvenirs aux plus anciens lecteurs (les petits sacripants). Et puisque nous sommes dans les années 80, vous trouverez sur cet album une reprise de "Banana Split" de et avec Lio et croyez-moi, ils se sont bien trouvés tous !
Bien sûr, Les Fatals Picards, sous couvert d’un humour potache, n’en restent pas moins lucides sur notre société et abordent des thèmes graves et sérieux comme la corruption en politique ("Béton armé") et les plus "cultivés" d’entre nous auront compris l’allusion, mais aussi la pollution ("20000 lieux sous les polymères"), le racisme ("Turlututu") et enfin les dictatures ("God save the Kim"). Un petit détour par "La fête médiévale" vous fera le plus grand bien !
Pourtant, vois-tu, deux chansons m’ont mis dans un état de mélancolies extrêmes. "Morflé" qui parle du temps qui file, de la vie de couple (et j’y suis d’autant plus sensible que je vais convoler, prochainement, en juste noces après une très belle décennie de vie de couple) et enfin "Mon arbre".
Là lecteur, je vais tomber le masque, je te le confesse, ce titre me fout les poils ou pour être plus terre à terre, me met dans un état mélancolie pas croyable, voire me fait monter les larmes aux yeux. Il parle de la condition paysanne, il parle de la terre, du travail de la terre et de la tragédie que vit ce milieu, en grande partie à cause de la mondialisation, du mode de consommation qui change (tiens, on en revient aux "cailloux" finalement) avec toutes les tragédies que cela peut entraîner.
Cela ne fait que confirmer une chose : derrière leur façade de clowns, les Fatals Picards se sentent concernés par le monde qui les entoure, l’exprime et de quelle manière. Les Fatals Picards appartiennent à cette catégorie de musiciens qui sont capables de faire rire, réfléchir, en écrivant des paroles très fines, recherchées et habillées dans une musique d’excellente qualité. Oui, je dis tout le bien que je pense d’eux et alors !
Je ne partirai pas sans révéler le scoop du siècle, l’un des musiciens a noué une aventure avec une femme politique d’importance majeure et cette histoire est enfin mise au jour dans le titre "Angela" (là, encore un clip magnifique). Je ne révèlerai pas avec qui, mais sache que cela date des années 80 (tiens, tiens, encore !)
Tu l’auras compris, cet album m’a conquis par les mélodies abouties et travaillées, par les paroles acerbes, justes et qui savent aller au but. Une fois encore (et tant mieux ai-je envie de dire), les Fatals Picards nous gratifient d’un album de haute volée.
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