On attendait avec impatience le second album d'Olivia Ruiz… C'est chose faite : La Femme Chocolat est dans les bacs ! Pour l'occasion, la belle est de retour à La Cigale, une soirée-concert pleine de fantaisies avant d'entamer une tournée dans toute la France.
Première étape de la soirée avec Chet, qui a signé plusieurs morceaux du dernier album de la demoiselle et qui trouve pour l'occasion la possibilité d'interpréter quelques-unes de ses nombreuses créations.
Parolier dont la verve a séduit plus d'un(e) - Ute Lemper pour ne citer qu'elle - Chet est aussi chanteur. Jouant avec les mots, avec une instance quelque peu ostentatoire, Chet s'amuse à vouloir choquer, à vouloir "riper" avec la langue, démontrant au passage son habileté à jongler avec les phrases.
Mais l'exercice, s'il peut paraître séduisant au premier abord, nous laisse un peu sur notre faim. Sur scène, son jeu de "mec un peu blasé" semble cacher une fragilité à fleur de peau ; la question que je me pose : pourquoi cacher les jolies choses ?
Vient enfin Olivia Ruiz, intacte dans sa grâce, mais plus aguerrie dans sa prestation.
"La môme" a grandi, c'est flagrant, et sa justesse d'interprétation aussi.
Plus d'exigence, plus de panache, plus de voix ! Et comme elle a une si jolie voix !
Enfantine, sur "La Femme chocolat" ou "Je te quitte", elle sait se faire plus glamour notamment en surfant sur quelques morceaux chantés en anglais ("I need a child") ou en espagnol ("Quijote")… Détonante dans la reprise du "My heart belongs to daddy" "de" Marylin Monroe, Olivia offre un spectacle réjouissant et généreux.
Mais la lame de fond de ses nouveaux morceaux, outre ses quelques envolées à tendance "cabaret" semble bien être résolument "rock"
Au gré des arrangements ultra-orchestrés (on retrouve "le Tango du qui" "Qui sommes-nous ?" etc. extraits du premier album avec plus de son, plus d'amplitude), la môme semble déterminée à se tourner vers un phrasé moins harmonique et plus rocailleux, exercice qu'elle parvient d'ailleurs à effectuer avec brio… Derrière la lame de fond, le spectre magique des Têtes Raides continue de hanter la chanteuse.
Et cette fois, elle pousse le concept jusqu'au bout, s'offrant le luxe de compter Christian Olivier (chanteur du dit groupe) parmi ses invités.
On retrouve sur les nouveaux morceaux, les thèmes de prédilection de l'univers Ruiz : enfance et nostalgie familiale, amour tendance "A fleur de peau", féerie artistique et schizophrénique…
Une démarche personnelle, qu'Olivia, tout en compilant d'éclectiques contributions a su faire sienne. On ne doute pas d'ailleurs, que le troisième album sera sans doute encore plus singulier.
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