Avec une pochette qui ne fait pas dans le lyrisme bucolique, un nom qui affiche clairement une fascination pour les Rolling Stones, même si Altamont reste plutôt de sinistre mémoire*, des patronymes vintage comme on n'oserait plus en choisir ("Preacher", "Sir Lord Baltimore") et des titres explicites ("Cyclone", "Action", "Live fast"), The Lords of Altamont annoncent tout de suite la couleur et l'intensité sonores de Lords have mercy.
Ce sera du garage punk stoner réservé à ceux qui aiment le rock bien burné et les road movies à tombeau ouvert. Mais peut être aussi, pourquoi pas, pour les autres pour déboucher leurs oreilles obstruées par la candy pop et échanger leur pétrolette pour une vraie bike.
Et ils s'en sortent plutôt bien, leur jeune passé consacré au rock dans tous ses états au sein des Fuzztones, des Cramps ou des Bomboras leur conférant assez de maturité pour éviter le copier-coller ringard.
Imaginez une batterie plombée et acharnée (Thom Sullivan), des guitares stridentes (Dave James et Shawn Medina), une basse carnassière (Spencer Robinson) et une voix brute de décoffrage (Jack Cavaliere). C'est The Lords of Altamont.
Les morceaux sont courts, puissants et efficaces. L'album s'ouvre sur un "Cyclone" dévastateur et un "Let's burn" qui lamine tout sur son passage et la furie ne connaîtra que quelques modestes apaisements avec "Burned from the knees down", "She cried" et "Tough as nails".
Inutile de prendre des airs inspirés de pseudo-spécialistes musicaux pour reconnaître les influences au demeurant évidentes et assumées de MC5, des Stooges, des Sex Pistols, des Queens of the Stone Age et bien sûr des Stones.
La relève est donc bel et bien assurée et on se dit qu'en live sur une scène en plein air ça doit dépoter. En attendant, à écouter plein gaz à fond les manettes !
* En 1969, pendant un concert des Rolling Stones, un jeune noir qui avait sorti une arme à feu au pied de la scène a été tué par un biker membre du service d'ordre.
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