Je continue mes lectures transalpines avec le premier roman de Mirko Sabatino, un jeune éditeur vivant dans une petite ville des Pouilles, région du sud de l’Italie au cœur de son livre, L’été meurt jeune. Cet ouvrage a été salué par la critique en Italie, recevant trois prix prestigieux et une adaptation cinématographique est en cours. Ce sont les éditions Denoël qui ont le privilège de le publier en francais, pour notre plus grand plaisir.
C’est l’été 1963 dans un petit village des Pouilles. Trois garçons inséparables de douze ans, Primo, Mimmo et Damiano passent le temps comme ils le peuvent dans les ruelles monotones de leur quartier. La vie est déjà un peu trop lourde pour ces gamins à peine sortis de l’enfance. Le père de Primo, le narrateur qui revient sur les événements de cet été plus de cinquante ans après est mort, celui de Mimmo est à l’asile, quant à celui de Damiano, il empêche sa femme de sortir de la maison, par peur qu’elle ne le trompe.
Pour ne rien arranger, une bande d’ados du coin s’amuse à les tourmenter et à les humilier. Suite à une rixe particulièrement violente, les trois garçons décident de faire un pacte : si l’un d’eux ou un de leurs proches est victime d’une agression, ils répondront par une vengeance proportionnelle à l’affront subi. Ils ignorent alors qu’un terrible engrenage vient de s’enclencher, qui précipitera la fin de l’été, de leur amitié et de leur jeunesse.
C’est donc un très beau premier roman que nous offre Mirko Sabatino autour de l’histoire de ces trois enfants des Pouilles liés par un pacte de sang. Une histoire de vengeance et d’amitié après la découverte d’un événement grave touchant un proche de ses trois-là. Autour de cet événement et de la réponse apportée par ces gamins ayant fait un pacte, l’auteur réussit à développer une forme de suspense avec une angoisse qui grandit au fil des pages pour aboutir au renversement final suffocant.
A cela s’ajoutent des descriptions superbes de l’environnement du roman, à savoir la région des Pouilles mais aussi une description parfaitement réaliste de la société italienne de l’époque. On retrouve dans le petit village de l’ouvrage le poids de la religion, la patriarcat et le pouvoir des clans.
C'est donc un premier bouleversant que nous offre l'auteur italien, un ouvrage dont l'écriture à la beauté sauvage fait écho aux paysages des Pouilles, en rendant compte d'une poignante histoire d'amitié. |