Comédie de Jean Dell et Gérald Sibleyras, mise en scène de Eric Laugerias, avec Yvan Le Bolloch, Julien Cafaro, Nathalie Corré et Sébastien Pierre. Avec "Vive Bouchon !", Jean Dell et Gérard Sibleyras signent à quatre mains un comédie satirique et loufoque, petit bijou d'humour qui épingle les gabegies des élus municipaux, fustige la fièvre réglementariste européenne et brocarde les autonomismes polyphoniques en renouvelant le genre avec une impertinence et une intelligence rafraîchissantes.
Bouchon, petit village situé au trou du cul de la France, sans débouché économique ni attrait touristique, est sur la pente fatale de la désertification. Mais il a un atout majeur, son maire, ardent bouchonnais à l'imagination fertile et au bagout de bonimenteur qui rêve d'une destinée glorieuse pour sa mère patrie.
Aussi a-t-il réussi à endiguer la chute en obtenant des subsides et des subventions de l'Union européenne aussi bien pour la construction d'un stade olympique que pour la création d'une bananeraie.
Et il n'est pas en manque d'idées saugrenues, tel le projet du port autonome en pleine terre avec le creusement de 350 km de canaux, et le dernier en date, un axe autoroutier Mourmansk-Barcelone, attire néanmoins l'attention des sages luxembourgeois qui dépêche sur les lieux un fonctionnaire zélé qui a tôt fait d'éventer l'escroquerie.
Eric Laugérias signe une mise en scène héritière de celle du café théâtre parfaitement adaptée au délire de situations totalement fantaisistes écrites en 2006 mais qui n'ont pas pris une ride d'autant que certains événements récents leur donnent un arrière goût de comédie de moeurs politiques, avec à l'affiche, un quatuor de joyeux énergumènes aguerris à la scène comique qui jouent parfaitement le jeu.
Nathalie Corré en hilarante secrétaire allumée,Sébastien Pierre en déconcertant frère soumis, et Julien Cafaro en fonctionnaire pince sans rire décapant accompagnentYvan Le Bolloch maelstromique en élu municipal plus vrai que nature qui se déchaîne dans le délire de hisser sa commune au rang de nation.
"Hénaurme" et féroce mais terriblement juste et irrésistiblement drôle ! |