Matriochka : Romantic Fantaisies & Transcriptions from Russia
(Evidence) octobre 2019
"Il est triste et joyeux, par une nuit d'été tranquille, parmi une forêt silencieuse, d'écouter une vive chanson russe. Ici la tristesse est sans fin, sans espoir, la force est invincible, le sceau du destin est fatal, la prédestination est de fer, l'un des principes fondamentaux de notre nation, qui peut expliquer beaucoup de choses, est que la vie russe semble incompréhensible. Et que ne peut-on pas entendre dans la longue chanson de la nuit d'été et de la forêt silencieuse ! » Alexeï Tolstoï
Erdely (1878-1971), Balakirev (1837-1910), Walter-Küne (1870-1930), Glinka (1804-1857)... sont au programme de ce disque russe et romantique faisant écho aux racines d’Alexandra Luiceanu. Une jeune harpiste élève de Marielle Nordmann, Christine Icart, Fabrice Pierre, Brigitte Sylvestre, Ghislaine Petit et Joanna Kozielska, Premier Prix du Concours de Harpe Léopold Bellan de Paris 2013 et qui affectionne autant la musique de chambre (elle forme en 2017 l'ensemble Les Anges Vagabonds avec le contrebassiste François Leyrit et se produit fréquemment en duo de harpes avec Marielle Nordmann) que concertante (avec différents ensembles et orchestres comme l'Orchestre Symphonique de la Baie de Somme, l'Orchestre Symphonique de Bretagne, le Vignolle Ensemble...).
Matriochka, ces poupées avec leur charme intemporel, représentation de la figure maternelle et familiale, de la vérité cachée derrière des aspects trompeurs, de la collectivité, du caractère russe sont un symbole identitaire national. Ce sont donc les différents visages, l’âme Russe, ces musiques à la richesse mélodique si propre à ce pays qui sont évoqués dans ce disque plein de tendresse et de poésie.
Beaucoup de sensibilité, de féminité, d’âme dans ces interprétations au son étincelant du répertoire pour harpe et de transcriptions d’œuvres pour piano avec une mention spéciale pour "L’Alouette" de Balakirev, pleine de nostalgie et sur une mélodie de Glinka, le "Nocturne" d’Ivanov, "Une larme" de Moussorgski, "La séparation" de Glinka ou le "Prélude en ut" de Prokofiev dédié à la harpiste Eleonora Damskaya avec qui le compositeur entretiendra une forte romance. Un beau disque pour découvrir un répertoire intéressant...
Tout fout le camp en ce moment. En attendant des jours meilleurs, accrochons nous et noyons notre chagrin dans la culture !Cc'est parti pour le sommaire de la semaine en commençant par le replay de la 63eme Mare Aux Grenouilles.