Dédié à l'histoire de la Butte Montmartre et son effervescence culturelle au temps du gai Paris populaire et des avant-gardes artistiques, le Musée de Montmartre présente l'intégralité d'une collection particulière américaine constituée autour des mêmes tropismes.
En effet, constituée par David E. Weisman et Jacqueline E. Michel, l'intégralité de la Collection Weisman & Michel riche de 180 oeuvres, peintures, aquarelles, pastels, dessins, affiches, lithographies et journaux réalisées par les artistes montmartrois de la Belle Epoque est exposée pour la première fois en France.
Conçue sous le commissariat de Phillip Dennis Cate, conservateur de cette collection, et Saskia Ooms, responsable de la conservation du Musée de Montmartre, l'exposition "Collection Weisman & Michel : Fin de siècle - Belle Epoque (1880-1916)" se déploie en un parcours thématique en onze sections bénéficiant de la belle scénographie contextualisée de Ignasi Cristià
Montmartre dans tous ses états
Au tournant du 20ème siècle, Montmartre constitue la figure de proue du Paris populaire avec ses lieux emblématiques que sont les bals, les cafés les caf'conc', les théâtres et les cabarets artistiques aux noms devenus emblématiques et mythiques.
Ainsi Le Lapin agile, Le Mirliton et le fameux Chat noir avec une évocation de son attraction du théâtre d'ombres et sa célèbre affiche réalisée par Théophile Alexandre Steinlen, l'amoureux des chats avec sa "Frise de chats et de lunes" en regard de la toile d'Adolphe Willette ("Une paire d’amis - Femme et chat noir").
La monstration comporte quatre focus, deux thématiques afférents à l'art journalistique, qui connaît un essor fulgurant lié au développement de la technique de l'illustration, et la représentation de la femme.
La figure féminine, dont le chantre est Toulouse-Lautrec pour lequel se tient concomitamment au Grand Palais la rétrospective "Toulouse-Lautrec - Résolument moderne", ressort au tropisme pictural montmartrois, de la dame à la prostituée en passant par la laborieuse et l'artiste, danseuse comme Loïe Fuller, chanteuse telle Yvette Guilbert, ou "chahuteuse" du cancan avec La Goulue.
Et deux focus monographiques consacrés l'une au peintre, dessinateur, graveur et affichiste Henri-Gabriel Ibels, l'autre à Suzanne Valadon.
Celle-ci, modèle devenue peintre, qui a habité et travaillé dans l'immeuble devenu le musée dans lequel son atelier est conservé intact, est reconnue pour ses portraits de femmes, de nus ("Nu sur un canapé", "Jeune fille au bain") et d'artistes de cirque.
Le cirque figure au nombre des attractions qui fédèrent un large public plébéien mais également le bourgeois qui vient s'encanailler à bon compte tout comme sont prisés les arts de la scène incarnés de manière allégorique par Jules Chéret. Et pour les peintres, affichistes et illustrateurs, le spectacle est autant dans la salle que sur la scène. Une collection à découvrir pour redécouvrir de manière quasi exhaustive le panorama culturel montmartrois du temps passé.
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