Soirée "chanson pop" annonçait ce soir le nouveau Casino. Avec à l'affiche, 3 artistes français atypiques Angil, Vérone et Julien Ribot. Affiche dense qui pourtant n'arrive pas à remplir la salle.
Et c'est bien dommage surtout pour ceux qui n'étaient pas là ce soir.
C'est
Mickäel Mottet, alias Angil, auteur compositeur et interprète, leader d'un groupe-collectif à géométrie variable qui se présente sur scène avec jusqu'à 10 personnes, musiciens, chanteurs, récitants, sur scène, qui ouvre la soirée. Angil monte sur scène, mine de rien, et dispense un timide bonsoir.
Ce soir Angil et les Hiddentracks forment un trio (guitare, platines, percussions) et se livrent, comme leur habitude, à une véritable performance dans la mesure où leurs concerts revêtent toujours le caractère de prestation unique, ce qui atteste égalemement de la solidité et de la pertinence de ses compositions.
Les morceaux démarrent souvent quelques sons, un accord de guitare, quelques notes de guimbarde, un tapotement sur le micro qui sont ensuite enregistrés et joués sur la pédale boomerang et constituent la rythmique entêtante qui peut se reproduire à l'infini, créant ainsi des strates sonores sur lesquelles s'ajoute la guitare, la petite batterie, les extraits de vinyl sur la platine maîtrisée par Flavien Girard et les mélopées vocales.
Angil et les Hiddentracks soufflent un vent de rock frais sur des chansons de veine post anti-folk post.
Au programme ce soir, notamment, une superbe reprise de "Live in vain" de Daniel Johnston, des compositions nouvelles comme "Christmas" et puis des titres de son dernier album Teaser for matters.
Excellent concert.
Vérone clôt cette année placée sous le signe de Retour au zoo, premier album qui oeuvrait avec des morceaux intimistes et contemplatifs dans le registre pop-rock et unanimement salué par la critique.
Le set de ce soir révèle un groupe à la formation pour moitié renouvelée et un répertoire enrichi en pleine mutation.
Ainsi, il y a quelques semaines, au Point Ephémère, Fabien Guidollet et Delphine Passant, le couple leader, nous présentaient leur nouvelle bassiste, Justine Defrancq.
Et ce soir, Marc Kern remplace Tom Fury à la batterie. Par ailleurs, le set de ce soir, s'il inclut bien évidemment, les morceaux phares de l'album tels "Alaska", "Cherokee", "Retour au zoo" ou "J'ai vu des chevaux sous la mer" comprend essentiellement de nouvelles compositions que Vérone a essaimé tout au long de ses concerts.
Avec "Le garage", "La fiancée du crocodile", "L'élixir du suédois", "Le hamac" ou "Le concours d'imitations", Vérone change de cap en optant pour des compositions pleines d'un humour un peu grinçant et décalé sur les travers de nos contemporains et des rythmes pêchus de pop-folk urbaine qui ravissent le public.
Le mix fonctionne assez bien et Vérone prouve donc qu'il a plus d'une corde à son arc.
Pépiements et caquettements de volière pour introduire Julien Ribot, auteur, compositeur, interprète, illustrateur, en petit costume étriqué des années 70.
Avec deux albums, Hotel Bocchi et La métamorphose de Caspar Dix, où l'on retrouve des collaborations de Katerine et Françoiz Breut, Julien Ribot s'inscrit dans la pop psychédélique vintage.
Entouré de son pompeux
Hitoribocchi Orchestra, (Renaud Leprince à la basse, Lepil à la guitare et Antoine Gueillet à la batterie) le jeune homme s'installe au piano pour un set psychédélico-symphonique qui prend des allures de récital.
Grandiloquence, paroles ampoulées, arrangements luxuriants et piano claydermanien, tout est à prendre au second degré sans doute.
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