Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Architecture
Théâtre des Bouffes du Nord  (Paris)  décembre 2019

Comédie dramatique écrite et mise en scène par Pascal Rambert, avec Emmanuelle Béart, Audrey Bonnet, Anne Brochet, Marie-Sophie Ferdane, Arthur Nauzyciel, Stanislas Nordey, Denis Podalydès (en alternance Pascal Rénéric), Laurent Poitrenaux et Jacques Weber.

Avec "Architecture", Pascal Rambert annonce avoir écrit un "memento mori pour penser notre temps", celui de la montée des nationalismes, des velléités guerrières et de la résurgence de l'antisémitisme qui concourent à l’effondrement de l'humanisme initié au début du 20ème siècle.

Et cela à travers l'histoire d'une famille élitaire confrontée aux convulsions historiques, procédé qui n'est pas sans résonance, ainsi que par sa structure en en trois actes articulés autour d'une scène chorale, avec le scénario du film "Les Damnés" de Luchino Visconti, dont le metteur en scène Ivo von Hove* a présenté une adaptation théâtrale,et dont il pourrait constituer un préquel.< /p>

Toutefois, le contexte d'"Architecture" diffère, non seulement par sa temporalité mais par son ancrage sociologique qui n'est pas celui d'une lignée aristocratique allemande reconvertie dans l'industrie lourde se compromettant avec le pouvoir nazi qui signait la mort de Dieu mais d'une famille de la grande bourgeoisie intellectuelle viennoise dont l'attitude symbolise la défaite de l'esprit et des élites du début du 20ème siècle qui augure de la montée des monstres.

De surcroît, Pascal Rambert use de la thématique du pandémonium familial, et subsidiairement de sa déclinaison conjugale pseudo-strindbergienne, orchestré par un père égocentrique et vieillissant, chantre du classicisme et disciple inconditionnel du culte de la beauté (Jacques Weber) marié en secondes noces à une jeune poétesse versée dans la rime érotique (Marie-Sophie Ferdane), qui règne en despote tyrannique, du haut de son pouvoir patriarcal, de son ego surdimensionné et de sa notoriété d'architecte réputé.

Et ce, par une pratique assidue de la soumission, la violence physique et morale exercée sur ses jeunes enfants ayant été remplacée à leur âge adulte par l'humiliation et le mépris pour ceux qu'il considère comme des êtres fades et médiocres et qui s'avèrent des nerveux (neur)asthéniques inaccomplis, compassés dans leur posture d'intellectuel, saisis par la crainte du "notre père tout-puissant", sidérés par l'effroi devant les convulsions du monde tel un lapin de nuit devant les phares d'une automobile et surtout empêtrés dans leurs petits drames autocentrés.

Si l'opus est introduit par une ronde chorale évoquant "La danse" du quadriptyque "L'Eternel été" du peintre néo-traditionnaliste et spiritualiste Maurice Denis dans laquelle s'unissent les protagonistes vêtus dans le camaïeu blanc des élégants costumes d'Anaïs Romand, la scène première, celle de la démentielle ire du père, colère faisant suite au sabotage de son apothéose éphiphanique, celle de la remise de médaille pour son oeuvre glorifiée, dans laquelle il dresse sans aménité le portrait de sa progéniture, brosse un tableau moins idyllique.

Du côté des filles, une psychanalyste (Emmanuelle Béart) et une éthologue (Anne Brochet), toutes deux dépressives et sexuellement frustrées, et leurs conjoints, respectivement "la teigne", un militaire dépressif en temps de paix (Arthur Nauzyciel), et "la hyène", un journaliste pamphlétaire (Laurent Poitreneaux).

Pour les rejetons masculins, le fils quasi autiste (Pascal Rénéric) fumiste compositeur de musique expérimentale formant un amoureux couple de bègues avec "la dingue" doublée d'une pythie épileptique (Audrey Bonnet) et le fils rebelle et inverti (Stanislas Nordey), philosophe théoricien de la la fonction performative de la parole qui ne parvient pas à "tuer le père".

Leur périple qui couvre la période 1910-1930 se déploie en une succession de scènes d'affrontement et de monologues, constituant autant de diatribes de style, de l'épique au lyrique, et sujets divers, de la guerre au populisme en passant par la liberté d'orientation sexuelle et la revendication féministe du droit à la jouissance, dans lesquels se retrouvent les fondamentaux rambertiens tenant notamment au théâtre d'acteur et à la relation bilatérale se déclinant essentiellement en confrontation violente.

Il revêt la forme d'une fresque au long court, trois heures sans entracte, se déroulant dans la scénographie-installation de l'auteur, une ébauche d'intérieur bourgeois avec un changement de mobilier faisant office d'abscisse chronologique, et s'achevant par un dispensable épilogue méta-théâtral.

Pascal Rambert a construit une belle machine théâtrale dans laquelle, même s'ils portent le prénom de leur interprète et bénéficient de la qualité émérite des officiants, les personnages n'accèdent jamais à l'incarnation car l'opus ressort au théâtre de profération.

 
* "Les Damnés"

MM         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :


# 21 juillet 2024 : La culture en forme Olympique

Avignon se termine et on fait le plein de spectacles formidables que nous avons découverts au festival OFF. Un peu de musique, des festivals, de quoi passer un bon été, sportif ou non ! Et pensez aussi à nous suivre sur nos réseaux sociaux.

Du côté de la musique :

Festival des Vieilles Charrues #32 et toutes les photos sur Taste Of Indie
retour sur le Hellfest #17 avec Green Lung, Houle, Satyricon et beaucoup d'autres
Festival Chauffer dans la Noirceur #32 :
le vendredi avec Mike Love, Gogol Bordello, Psychotic Monks et d'autres
le samedi avec TTrruuces, Faada Freddy, Slift et quelques autres
"In the sky wirh" Gérard Loussine
"Summer sampler #11" de Howlin' Banana Bands
"Mesdames" de Mesdames
2 petites découvertes : Alfs et Harun
et toujours :
"Postindustrial Hometown Blues" de Big Special
"That golden time" de Villagers
"La maladresse" de Leila Huissoud
quelques découvertes avec The Silver Lines, Inwoods, Djinn, Coeur Joie, Pop Crimes et ODA
et toujours :
"Les chants de l'aurore" de Alcest
on termine la saison du Morceau Caché par "Émission 33 - Alt-J, The Dream, analyse par Alt-J"

Au théâtre :

Spéciale Avignon :
"Nulle autre voix" au Théâtre Artéphile
"La ligne solaire" au Théâtre Le 11
"Le monde, point à la ligne" au Théâtre des Barriques
"La cabane de l'architecte" au Théâtre du Collège de La Salle
"Hamlet take away" au Théâtre de l'Atelier Florentin
"Toutes les choses géniales" au Théâtre La Condition des Soies
"Agathe Royale" au Théâtre des Gémeaux
"Comme on brûle encore" au Théâtre du Cabestan
"Entrée des artistes" au Théâtre des Halles
"J'aimerais arrêtée" au Théâtre Luna / Quartier Luna
"Les enfants du diable" au Théâtre L'Oriflamme
"Momentos" au Théâtre Girasole
"Venise, récit chanté d'un corp" au Théâtre le 11
"L'arbre de Mia" au Grenier à Sel
"Au creux de mon silence" au Théâtre 3S
"Des chèvres en Corrèze" au Théâtre Episcène
"Inavouable" de Théâtre La Manufacture
"Vive" au Théâtre du Train Bleu
"Brisby (blasphème !)" au Théâtre du Train Bleu
"L'art de ne pas dire" au Théâtre La Factory, salle Tomasi
"Constellation Bobin Leprest" au Théâtre Le Verbe Fou
"Femme non rééducable" au Théâtre du Balcon
"Métanoïa, le présage du papillon" au Théâtre La Factory, Chappelle des Antonins
"Normal" à La Scala Provence
"Le poids des fourmis" au Théâtre La Manufacture
"Les enchanteurs" au Théâtre des Gémeaux
"Cyborg Experiments #1" au Théâtre La Factory
"Cet amour qui manque à tout amour" au Théâtre Chapau Rouge
"Rêveries" au Présence Pasteur, salle Jacques Fornier
"160 000 enfants" au Théâtre des Lilas
"Anne Chrsitine et Philippe" au Tiers lieu La Respelid'/Carmel
"Blanc de blanc" au Théâtre Transversal
"Classement sans suite" au Théâtre La Luna
et également toutes les chroniques par théâtre :
Le récapitulatif des tous les spectacles d'Avignon chroniqués chez Froggy

Cinéma avec :
"Gondola" de Veit Helmer
"Aventurera" de Alberto Gout
"Karmapolice" de Julien Paolini
un DVD avec "Berlin boys" de David Wnendt
"Saravah" de Pierre Barouh
"La récréation de juillet" de Pablo Cotten et Joseph Rozé
"El profesor" de Marie Alché & Benjamin Naishtat
"Six pieds sur terre" de Hakim Bensalah
"Nouveau monde" de Vincent Capello
et toujours :
"La Gardav" de Thomas et Dimitri Lemoine
"Heroico" de Davis Zonana
"Roqya" de Saïd Belktibia
"L'esprit Coubertin" de Jérémie Sein

Expos avec "Résistance" de l'artiste Ukrainien Pinhas Fishel, Pavillon Davioud

Lecture avec :

Nos polars de l'été :
"7m2" de Jussi Adler Olsen
"La meute" de Olivier Bal
"Les effacées" de Bernard Minier
"Norferville" de Franck Thilliez
et toujours :
"Délivrées" de Delilah S. Dawson
"Un autre eden" de James Lee Burke
"Joli mois de mai" de Alan Parks
"Se perdre ou disparaitre" de Kimi Cunningham Grant
"Vic Chestnutt, le calme et la fureur" de Thierry Jourdain
"La cité des mers" de Kate Mosse
"Merci la résistance !" par un Collectif d'auteurs
"Mon homme marié" de Madeleine Gray
"Rien de spécial" de Nicole Flattery
"Le temps des cerises" de Montserrat Roig
"Neuf mois" de Philippe Garnier
"De sable et d'acier" de Peter Caddick-Adams
"Je ne suis pas un héros" de Eric Ambler
"Après minuit" de Gillian McAllister

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=