Fantaisie romantique de Elie Rapp, mise en scène par Eurydice El-Etr, avec Elie Rapp, Thomas Drelon et Vincent Paillier.
Quel est donc ce "A" qui a inspiré la comédienne Elie Rapp pour un opus éponyme aussi inédit qu'atypique placé sous le signe de la première lettre de l'alphabet, celle-ci, de surcroît, caractérisant un exercice d'écriture quasi-oulipien ?
Il constitue le symbole de la capacité d'anticipation qui permet de se projeter dans l'avenir autour de laquelle s'articule une comédie romantique sur le thème de l'attrait possible des contraires.
Ainsi Ali pâtit d'une carence qui en fait un éternel oiseau sur la branche incapable de dépasser l'instant présent et le maintenant dans l'indécision. En revanche, Ana souffre d'un surdosage entraînant une psychorigidité morbide.
Mais le résultat s'avère identique puisque cela agit comme un frein à un harmonieux épanouissement personnel. Et s'ils se rencontraient sous l'égide de Cupidon, que se passerait-il ?
Sous-titrée "Une fabuleuse histoire d'Amour et d'Anticipation" et qualifiée par son auteure de "comédie poétique et absurde", cette fantaisie échevelée, qui oscille entre burlesque, loufoquerie, surréalisme et émotion saupoudrés d'un humour tatiesque, use de tous les registres du (tragi)comique, du travail du clown contemporaine et des ressources de la dramaturgie du corps.
Et, dans un décor simple de machine à jouer avec une boîte-castelet multifonctionnelle, la direction d'acteur "ad hoc" et la mise en scène inventive de Eurydice El-Etr concourent à la réussite de cette petite merveille de fraîcheur désopilante porté par trois officiants virtuoses.
Fregoli multi-rôles, Vincent Paillier campe parfaitement toutes les figures de cette fresque à l'allure parfois cartoonesque dans laquelle Thomas Drelon et Elie Rapp forment une délicieuse et inattendue déclinaison des amoureux de Peynet. |