Le Musée du quai Branly propose de découvrir l'art du par les forgerons africains en accueillant l'exposition "Frapper le fer" réalisée par le Fowler Museum de Los Angeles sous le commissaire principal du sculpteur Tom Joyce avec Marla C. Berns, directrice dudit musée, et Allen F. Roberts, William J. Dewey et Henry John Drewal, professeurs d'Histoire de l'art respectivement aux universités de Los Angeles, de Pennsylvanie et du Wisconsin. Pour cette (dé)monstration érudite de la maîtrise de l'art du fer, de la sensibilité artistique des forgerons et des valeurs dont est investi ce métal dans l'Afrique subsaharienne, sont présentés plus de deux centaines de pièces réalisées entre le 17ème siècle et l’époque contemporaine dans une élatante scénographie de David Lebreton et Mathilde Daguzan.
Le fer africain, métal, art et pouvoir
Outre l'intérêt pour ses propriétés physiques, le fer est investi de pouvoirs spirituels et surnaturels qui interfèrent toujours avec la destination première des objets fussent-ils d'usage prosaïque et quotidien tels les instrument de culture, de cueillette et de chasse et le travail des forgerons est toujours empreint d'expressivité artistique et de beauté plastique.
De ses outils professionnels aux pièces de prestige en passant par les objets rituels, le forgeron africain, maître du feu qui érige l'artisan en intercesseur des dieux, s'attache à la diversité formelle, à la pureté de la ligne et l'ornementation de chaque réalisation. Une des sections de l'exposition est consacrée aux "lames de valeur" réalisées en fer, dont celle représentée sur l'affiche, qui font office de monnaie pour les transactions commerciales que matrimoniales pour constituer la dot.
Le fer est privilégié pour l'armement guerrier composé de lances, lances, épées, haches et couteaux aux formes élégantes et décorées qui, exposées en vitrine, évoquent des sculptures, comme pour les armes d'apparat qui composent le corpus des emblèmes du pouvoir.
Car les ornements en fer concourent à l'affirmation du statut social avec les objets de prestige, parures et bijoux, d'une beauté d'une modernité stupéfiantes.
Métal précieux et investi d'un charge spirituelle, il trouve une vocation dédiée pour les objets affectés aux cérémonies incantatoires telle la danse de pluie avec les fers de pluie ainsi qu'aux rites initiatiques et votifs voire liturgiques avec les bâtons de danse, les faucille rituelles et les autels animistes portatifs.
Enfin, le fer est également employé pour sa sonorité percussive pour la fabrication des instruments de musique tels cloche et gong mais également pour ceux plus originaux comme le lamellophone, le racleur et le hochet.
Pour le visiteur curieux qui veut en savoir plus, des vidéos autour de l'exposition sont disponibles sur la chaîne du Musée du Quai Branly.
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