Et voilà, c'est parti pour trois jours de découvertes, d'espoirs, de plaisir, mais surtout de musiques de tous les pays, de tous les styles dans le petit village qui se créé pour l'occasion et depuis l'an dernier au Parc des Expositions de Rennes. Les Transmusicales 2005 démarrent en ce froid jeudi de décembre et pour la 27ème année promettent de livrer au public le meilleur de la musique actuelle.
Premier concert et première gifle, attendue, avec notre coup de coeur déjà chroniqué ici l'an dernier : Tom Violence . Fans de Sonic Youth comme leur nom l'indique, ils sont loin d'en être une pâle copie et torturent leurs guitares distordues avec un talent exceptionnel. Pas étonnant que le maître de lieux, Jean Louis Brossard leur demande même de remonter sur scène pour une reprise improvisée de .. devinez qui ?
Plus calmes les 4 membres de Binary Folks foulent le plateau de ce village gratuit pour distiller de magnifiques mélodies pop teintées d'un poil d'electro et de nappes de synthés seventies.
On reste ensuite dans le rock français avec Montgomery, déjà rencontrés aux Charrues 2005. Mise en scène élaborée pour un mélange de chansons pop et de rock dejanté.
Les 27èmes Transmusicales démarrent sur les chapeaux de roues.
MV Bill est le premier artiste à se produire dans l'immense hall 9 superbement décoré.
Accompagné d'un vrai groupe de musiciens, il propose un hip hop brésilien rempli de toute la violence qu'il a connue dans la Cité de Dieu.
Etonnant flow en portuguais.
Changement d'ambiance hall 5 avec Saadet Turkoz seule sur la grande scène pour un chant traditionnel a capella qui etonne plus d'un spectateur.
Même s'il est toujours facile de le dire, c'est cette diversité musicale qui fait le charme du festival. Tradition toujours, elle est suivie par les chinois de Iz qui revisitent la musique de leurs racines avec de nombreux instruments du pays. Le mélange donne une musique intemporelle et plus moderne qu'on ne peut l'imaginer.
Pendant ce temps au hall 4, un autre ovni musical déploie toute son énergie pour faire bouger le public encore parsemé : Boogie Balagan, groupe franco-israelo-palestinien mélange les genres et fait cohabiter le turc, l'arabe ou l'hebreu sur une musique rock 70's.
Pas toujours convaincant mais impressionant d'originalité.
Le Hall 9 affiche presque complet malgré ses 10000 places pour attendre les stars de la soirée : les Fugees reformés.
Longue attente sur un mix puis Wyclef Jean arrive enfin pour s'amuser comme un adolescent en faisant deux reprises de Bob Marley après avoir fustigé Nicolas Sarkozy. Lauryn Hill et Pras débarquent peu de temps après pour satisfaire la foule compressée mais sautillante dans le superbe lieu.
Robert Smith se serait-il laissé pousser la barbe ? Ce n'est pas le scoop de la soirée mais ce que certains auraient pu se dire en écoutant Shoot Out Louds, superbe quintet suèdois dont le chanteur barbu, donc, offre une voix à la Cure sur le plus merveilleux rock indé de la soirée.
La véritable découverte d'un groupe accrocheur Maniant avec délice mélodies bruyantes et chansons pop. A suivre de très près !
Juste après cette démonstration, toujours au hall 4, celui du rock, les américains du Nervous Cabaret, flanqués de deux batteurs viennent proposer une musique difficilement définissable entre rock classique et déjanté agrementé de cuivres.
Fort étrange spectacle.
Retardés par la longueur du concert des Fugees, Winston Mc Anuff et le Bazbaz Orchestra arrivent enfin sur la scène du hall 9.
Le légendaire reggae man arbore un costume brillant et se déchaine sur la musique de l'orchestre monté par le génial Camille Bazbaz. Ni reggae ni chanson, une musique varié née de toutes les influences de cet orchestre improbable mais très attachant.
Pendant ce temps, une autre formation melting-pot ralie les foules sur le hall 5. Desert Rebel méle un guitariste touareg à un ancien de la Mano Negra ou un membre d'IAM pour une musique tant traditionnelle que fortement rythmée et sonore. De la chanson rock avec des touaregs : tout un programme !
Rock toujours, hall 4 avec El Pres!dente et le groupe monté par Dante Gizzi, sorte de collectif glam rock funk avec batteuse de charme, clavier irrésistible et costume blanc de rigueur.
De quoi faire bouger le public que la fatigue (ou l'alcool) commence à faire vaciller.
Retour à la surprise, au hall 5, avec Olli and the bollywood remix orchestra ou le bollywood revu et corrigé par l'électronique.
Olli reste fidèle à lui même dans le chant et les gestes, seule la musique change, faisant la part belle à l'électronique. Un spectacle suprenant, tout comme le Shukar Collective qui passe juste après lui : introduction par de la musique traditionnelle roumaine avec jeu de cuillères et chant particulier, suivi de la drum'n'bass d'artistes de Bucarest.
Encore un joli mélange de sonorités et d'influences.
Pour terminer la chronique, un grand coup de coeur aux japonais de Soil & Pimp Sessions, jazzmen fous et incroyablement talentueux.
Six musiciens, dont un maître de cérémonie sur le devant de la scène qui ne fait rien sinon dire quelques mots dans le micro et surtout, à grands renforts de chaînes en or, haranguer le public et jouer du bout de bois.
Depuis Bez des Happy Mondays on n'avait jamais vu un membre de groupe aussi inutilement indispensable.
A demain pour la suite des 27èmes Transmusicales de Rennes, (presque) en direct !
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