Ce dernier jour des Trans 2005 sera électro ou ne sera pas ! Coldcut, responsables de Ninja Tune, Missill ou encore les très attendus DJ de Birdy Nam Nam sont à l'affiche tandis que dans l'antre du rock qu'est le hall 4 beaucoup espèrent la découverte avec Clap Your Hands Say Yeah !.
On commence par les derniers concerts gratuits au Village avec d'abord le fameux Wax Taylor pour une musique électronique touche à tout passant d'un hommage au hip-hop à un titre plus soul où une chanteuse, Charlotte Savary, prend le devant de la scène. Plus rare une violoncelliste, Marina Quaisse, accompagne même les platines.
Après quelques concerts données récemment lors de la tournée des Trans, comme tous les autres groupes présents sur cette scène, Kwal se présente enfin devant un public beaucoup plus dense que d'habitude, samedi oblige.
Hip hop parfait matiné d'instruments traditionnels et de collabroations réelles ou virtuelles. Ils chauffent parfaitement l'assemblée en attendant Dring Toy qui rajoute une couche d'énergie, scratch et basse à l'archet, pour conclure en beauté le dernier apéritif des Transmusicales 2005.
Tout commence dans les autres halls par une fort bonne surprise avec les Who Made Who, trio danois terriblement efficace et visuellement irrésistible.
Guitaristes en tenue Gym Tonic à fuseau bleu et bacchantes improbables. Au point de vue musical, on navigue entre la disco à guitares et le rock déjanté. Surprenant mélange s'il en est.
Tandis que le gros son de Coldcut déchire le hall 9 bien rempli à grand renfort d'invités de marque, Plan B quitte la scène.
Il vient de prodiguer un étonnant concert de hip hop à la guitare accoustique et acocompagné d'une simple batterie.
Londonien, il raconte sa ville en alternant phrasé rap et chant à ballade sur les notes de son instrument.
Sensation du moment et rendez vous incontournable pour tous les pros venus au festival, il est temps de voir ce que donnent les fameux Clap Your Hands Say Yeah ! sur scène.
Le hall 4 est presque comble malgré les rois du Ninja Tune en face. Et il faut avouer que tout le buzz précédent leur venue était plutôt justifié. Assez loin des Arcade Fire avec lesquels on les compare souvent, ils se démarquent des groupes du moment par la voix déchirée du chanteur et un sens de la mélodie sans faille.
En résumé un gros coup de coeur qu'on ne tardera pas à voir sur bien d'autres plateaux.
Petite déception en revanche pour Birdy Nam Nam groupement de quatre virtuoses du scratch.
Le rythme est là, l'ambiance est rapidement mise mais l'originalité de l'exercice ne se voit pas forcément dans la musique. Il y a de bons moments mais malheureusement pas assez pour justifier d'une telle attente.
Voilà enfin, quelques minutes après la prestation de Coldcut et l'extravagant show de Jon Spencer, la fameuse Missill, graphiste du visuel des Trans et DJ de son état.
Comme avec DJ Zebra hier, personne ne résiste à ses mixes ravageurs et la foule en délire commence à slammer tandis qu'elle se démene derrière ses platines.
Envolées soniques, chant à deux voix, batterie métronomique, un déluge de décibels s'abat sur le hall 4 avec Pure Reason Revolution.
Une jolie bassiste et 2 guitaristes chevelus se présentent pour errer entre mélodies mogwaïennes et noisy rock.
Beaucoup d'influences et de diversité pour un spectacle à la hauteur quoique parfois brouillon.
Hall 4 toujours arrivent sur scène un gymnaste maigrichon tout sourire, un travelo exhibitioniste en imperméable, et un professeur ès machines cravaté.
Voici un portrait de quelques uns des participants à la grande fête des SuperThriller. Impossible de les écouter sans remuer les fesses voire même de pratiquer la spectaculaire mini-danse des bras du chanteur, toute en retenue, sur des rythmes electro-funky-pop.
Ce n'est pas au Macumba qu'on risque de se déhancher de la sorte mais ici c'est permis et c'est même vivement conseillé.
Vieux briscards du rock anglais, inspirations des Franz Ferdinand ou autres stars actuelles, le Gang of Four s'avance sur la gigantesque scène du hall 9 et déploie une expérience sans équivoque dans l'art de remuer les foules en décochant un bon vieux rock des familles.
Micros interchangeables, guitare acérées, tout bouge sur la scène et si les petits gars ont beaucoup appris de ces ancêtres de la musique, les vieux bougent encore très bien.
Excellente découverte pour finir notre aventure de ces trois jours de festival : les russes de Messer Chups et Lydia Kavina (assistés de Zombie Girl) pour le spectacle le plus kitschouille des Trans.
Projection de séries Z sur l'écran géant et mélange de surf music et de theremin : on retourne dans les années 60, on fait sembler de trembler devant les thèmes horrifiques bon marché et on se régale d'une musique bigrement désuete mais malheureusement beaucoup trop rare.
Ca se termine pour Froggy's Delight et c'est avec regret qu'il faut quitter le magnifique village musical qu'était devenu pour trois jours l'assemblage de hangars qu'est le parc expos.
Trois jours de musique pour un éventail de toutes les nouvelles tendances, tout ce qui fera les programmations de 2006 et tellement de surprises pour les oreilles.
A l'année prochaine !
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