Comédie parodique d'après un opus de Marivaux, mise en scène de Célia Pilastre et Crystal Shepherd-Cross, avec Scotch Brit, Diana Laszlo, Moche Pitt (ou Valentin Papoudof), Philippe Risotto, Cédric Moreau et Romain Vissol. Avec "Les Feux de l'Amour et du Hasard", la troupe de La Comédie Presque Française poursuit son exploration-détournement du répertoire classique français avec une "adaptation presque fidèle" d'un opus emblématique de Marivaux, "Le Jeu de l'Amour et du Hasard".
En effet, l'intrigue qui consiste en travestissement des maîtres en valets pour éprouver les qualités de leur inconnu futur conjoint, est transposée au 20ème siècle et plus précisément dans l'univers des séries télévisées fleuves étasuniennes des seventies.
Aux manettes de l'adaptation, le trio d'hardis mousquetaires composé de Pierre Gascoin, Célia Pilastre et Crystal Shepherd-Cross a concocté une hilarante et jubilatoire comédie déclinée selon les codes du "soap-opera" qui, de surcroît, invite le spectateur à assister non seulement au tournage de la série mais aux péripéties du backstage.
Ils ont donc également usé du procédé méta-théâral en ajoutant un double "effet kisscool" au fameux paradoxe du comédien ce qui implique que les comédiens doivent composer l'individu et acteur en action et le personnage et ce, dans le rythme frégolien de la mise en scène efficace de Célia Pilastre et Crystal Shepherd-Cross. Beau challenge accompli par les comédiens dont le jeu ébouriffant assure la réussite de l'entreprise basée sur l'esthétique du ratage et l'éloge du comique déclinés selon les fondamentaux du soap dont la lénifiance des dialogues, le surjeu associé au métalangage corporel appuyé et le flux de pensée délivrée en voix-off.
Donc, dans un décor de studio de télévision à l'iconographie "ad hoc" de Catherine Cosme, ils portent hautes les couleurs de leur partition.
A commencer par les "gagmen brothers" avec Nicolas Guillot dans le rôle du père campé par un has been alcoolique et Valentin Papoudof dans celui de son fils demeuré et voyeur et du très mauvais acteur.
Diana Laszlo s'avère irrésistible en starlette "blonde-blonde" interprétant la suivante gourde tout comme Cédric Moreau en acteur gay hypocondriaque en charge du valet entreprenant.
Quand aux protagonistes particulièrement bien distribués de la trinité "amour, gloire et suspense", Béatrice de la Boulaye, en sexy bombe "calliente" et déterminée, et Benjamin Gauthier, en beau gosse viril, s'avèrent talentueusement désopilants. Divertissement assuré ! |