Les dernières œuvres de Brahms sont les plus bouleversantes, les plus poignantes probablement du compositeur, peut-être parce que ce sont ces œuvres, l’opus 118 certainement, qui lui correspondent le plus.
Hortense Cartier-Bresson se fait (beaucoup trop) rare sur disque et en soliste et l’entendre dans ce répertoire est un véritable bonheur. C’est sûrement dans ce répertoire qu’elle atteint sa plénitude musicale.
On retrouve dans ces pièces (Sieben Fantasien op 116 , Drei Intermezzi op 117 , Sechs Klavierstücke op118 ) une écriture complexe (contrepoint, rythme, harmonie...) et subtile mais au service d’une musique limpide. Une musique tragique et passionnée, méditation intense, l’aboutissement d’une vie créative et humaine. Justement, le risque est de tomber dans trop de pathos, et chez Cartier-Bresson, il y cet apaisement (dans le très intérieur opus 117), cette lumière (perceptible dans l’opus 116), où l’émotion ne s’efface jamais derrière l’écriture.
Tout est clair dans la profondeur du clavier, on entend tout. Le toucher, les attaques, le phrasé sont absolument soignés. Et puis il y a ce bagage, cette expérience musicale, cette intuition poétique, d’une tendre justesse, confondante de beauté.
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