Seul en scène écrit et interprété par Félix Radu dans une mise en scène de Julien Alluguette. Petit dernier en date de la lignée des humoristes belges et déjà surnommé "Le petit prince de l'humour", Félix Radu opère dans un style plus proche de celui d'Alex Wizoreck que d'Olivier de Benoist tout en reprenant le flambeau d'une figure tutélaire, celle de Raymond Devos, par sa prédilection pour les jeux de mots.
Avec son premier opus intitulé "Les mots s'improsent" boutiqué tout seul comme un grand, il montre un belle prédisposition pour se jouer des homonymies, allitérations, calembours et autres exercices de l'esprit.
Il y alterne scénettes, confidences autifictionnelles, considérations philosophiques, portraits et imitations, dont celle lucchinienne désormais aussi incontournable que dispensable, dans une forme hybride de seul en scène et stand-up,
Et, notamment sur les intemporels thèmes de la vie, l'amour et la mort sur le mode romantique, il navigue entre des références littéraires, avec des poètes disparus, Henry David Thoreau et Rainer Maria Rilke, dont le nom ne hante pas la conscience collective et Albert Camus, le chantre de l'existentialisme un peu oublié, et des télescopages hardis tel celui entre Jacques Brel et les bonbons Tic Tac.
Ce qui, pour le moins, lui octroie une originalité en le distinguant sur la scène des nouveaux talents du rire formatés à laquelle il apporte un bienvenu vent de fraîcheur d'autant qu'il mise davantage sur le spirituel et que son imaginaire tend vers le nonsense comme sa variation sur l'ubiquité.
Et en malicieux clin d'oeil pour clore sa prestation mise en scène sans affèterie par Julien Alluguette, Félix Radu reprend à son compte l'épilogue shakespearien du "Songe d'une nuit d'été" délivré par le farfadet Puck auquel il emprunte l'espièglerie.
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