Il y a ceux qui s’en fichent, il y a ceux qui ne se sentent pas concernés parce que "Aujourd’hui, 80% de la pollution plastique des océans provient de l’Asie" et il y a ceux qui militent. Eric Loizeau en est, de ceux qui luttent, face aux industries, face aux aveugles et aux inconscients, pour la biodiversité, pour l’environnement, pour la planète, et avant tout pour la vie.
De ce combat a priori perdu d’avance, ils sont une poignée à s’y consacrer comme on entre en religion. Premières armes : l’information. Il faut absolument que l’humanité se regarde dans les yeux : L’odyssée du plastique y contribue.
Dans cet album documentaire, Eric Loizeau retrace la croisade écologique de l’équipage de Race for Water. Sous l’impulsion de Marco Simeoni, des esprits libres et courageux s’engagent concrètement pour trouver des solutions à la poubellisation des océans.
Non, il n’y a pas d’image de ce fameux "continent de plastique" scandé par des médias trop souvent racoleurs, mais il y a des clichés qui se passent de commentaires tant ils convergent tous vers le champ lexical de beurk. Il y a également des faits, ces micro particules de plastiques retrouvées sur des plages situées à près de 2000 km de vie humaine.
Détritus, décharges, hideux, poubelles, nocif, ignoble, inutile, sale, moche, toxique, nuisible, dangereux, immondices, cacabeurk, dépotoir, pestilentiel, dégoûtant, ordures, rebus, repoussant, honteux, abominable, délétère, funeste, désolation et j’en passe…
Un génie de Wall Street pourrait inventer une machine à nettoyer les océans de cette soupe immonde dont se nourrissent les espèces aquatiques. L’invention, aussi méritoire soit-elle, resterait inutile puisque c’est le comportement des producteurs de déchets qui est à changer. Toi, moi et nous.
Il faut savoir que certaines îles agissent comme des barrages naturels au transport des déchets par les courants marins, les piègent et les accumulent sur leurs côtes. Ce sont ces lieux que la fondation Share for Water cible en priorité pour établir un premier état des lieux de la pollution des océans. Et le constat est alarmant. Tous les océans sont pollués par le plastique.
Alors qu’on aime les tortues ou les sushis, il est primordial d’agir. Certains gouvernements l’ont compris avec les lois d’interdits de 2019 et celles à venir concernant les polystyrènes. Une autre solution réside dans Plastic Odyssey, un projet visant à transformer le plastique en énergie. Mais la route est longue avant d’endiguer l’hémorragie.
Et pourtant, ils continuent de lutter. C’est de cette étoffe dont sont fait les héros, ce sont les petits David qui écraseront le gros Goliath en plastoc. Alors à bas les pailles et les cotons tiges. |